Pour répondre à cette question, penchons-nous un instant sur le cas de l’hommo periurbanus. Le plus souvent, le citadin des années 50 et 60 vient du monde rural : l’accès à la propriété en périphérie d’une ville lui permet de disposer d’un emploi en ville, tout en se rapprochant de ses racines rurales en habitant une maison individuelle, avec un jardin et un cadre de vie agréable. La possibilité de se déplacer à moindre coût et les facilités d’emprunt ont pendant plusieurs décennies rendu possible ce rêve pour des millions de ménages.
Aujourd’hui, la situation semble avoir sensiblement changé.
Il y a également des raisons sociétales, qui paraissent encore plus fondamentales. L’on observe depuis plusieurs années l’émergence de préoccupations liées à la qualité de l’alimentation, à la santé, et à la qualité de vie. Dans l’esprit des ménages, la qualité du cadre de vie est progressivement devenue au moins aussi importante que l’emploi. C’est un peu comme si les périurbains acceptaient de moins en moins un mode de vie qui implique une dissociation spatiale entre l’habitat, le travail et les loisirs, ainsi qu’une vie de quartier quasiment inexistante. Autre aspect, les enfants de la première génération des périurbains sont désormais adultes, et le rêve du retour à la campagne n’est plus forcément le leur.
Quelles sont les conséquences de ce nouveau contexte ?
Tout d’abord, pour les plus riches, c’est la tendance au retour dans les centres villes. Les bobos ont le désir de retrouver un cadre de vie authentique et populaire, c’est-à-dire l’inverse de ce que l’on peut trouver en banlieue résidentielle.
Il ne s’agit encore que de faits émergents, mais qui pourraient se renforcer si le coût de l’énergie s’envolait durablement, obligeant les périurbains à limiter leurs déplacements et à reconsidérer leur relation à leur environnement immédiat.