La tentation de l’impossible retour

Publié le 06 août 2009 par Jlhuss

En lisant un commentaire de la note “le diable carbone ” dont la conclusion est la suivante : “Pour polluer moins, achetons moins ! Et pour acheter moins, augmentons le prix de la vie. Peut-être que les gens reviendront à la campagne vivre de leur jardin et de leur poulailler…”, me revient en mémoire une chanson que me chantait jadis ma grand mère:”Si l’on pouvait arrêter les aiguilles !

Mais nan ! Mais nan !

Le “sens de l’Histoire” ne permet “durablement” pas ce genre de retour en arrière et la culture (biologique comme il se doit ), de tous les jardinets que l’on voudra (y compris ceux du XIV ème arrondissement de Paris), ne permettra jamais de nourrir les 6,5 milliards d’habitants (chiffre donné à 14h50) que compte la planète. Je sais, c’est très embêtant. Mais c’est comme ça.

A moins d’imaginer un vaste génocide bien massacrant qui rayerait de la carte toute l’Europe jusqu”à l’Oural, plus les “States” (exemples pris au hasard et pour changer un peu), je vois pas bien comment on peut “s’en sortir”, en s’engageant sur cette voie malthusienne (mais je manque sans doute d’imagination). Il me semble d’ailleurs que cette “tentation du retour” se généralise beaucoup en ce moment.

Au nom d’un prétendu “âge d’or” (qui n’a d’ailleurs jamais existé), “tout plein” de gens (”phrasé ch’ti”), prétendent de plus en plus et dans de nombreux domaines faire progresser nos trotteuses dans le sens trigonométrique.

Ainsi de l’école qui, selon eux retrouverait son lustre d’antan si on se décidait enfin a ré appliquer et une bonne fois pour toutes (en appuyant bien sur le toutes), les “bonnes vieilles méthodes” qui ont fait la gloire des “transmetteurs passés” et je vous cause pas de la “cuisine de ma grand mère“, pas plus que du lait béni qui coulait alors à profusion du pis des vaches poyaudines (et flanquait la fièvre aphteuse à toute la marmaille pour le plus grand profit des apothicaire du coin).

C’est vrai aussi, que certains “ayatollahs verts” brandissant frénétiquement le petit bout de leurs lorgnettes embuées en forme de “fatwas incontournables” (l’image est osée et un brin emberlificotée, j’en conviens), n’ont rien fait pour tenter de clarifier les choses.

“D’enfumage” en culpabilisations sournoises, certains de mes honorables concitoyens en sont même arrivés au point de croire que la source principale du problème se trouve (”bon sang, mais c’est bien sûr !”), sous le capot du 4X4 de leur voisin ou de son “barbe cul”, quand ce n’est pas “de la faute” à tous ces boug… (pardon), ces “étrangers par milliers” qui ne pensent qu’à faire comme lui.

Quant à la fameuse tarte à la crème du “moins consommer”, ça n’a rien de choquant de se l’envoyer à la tête entre gens du “ouaibe”, généralement fort bien nourris (voire au régime pour certains) et bien élevés, autre chose sera d’aller expliquer le “truc” à d’autres qui ne survivent que d’allocations diverses ou de revenus fort moyens et réputés “minimaux” (quoique).

“Il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer” (comme disait Bayrou), quand même. Aux uns et à l’autre, je souhaite “bon courage !” (mais que vient faire Bayrou dans cette galère ?)

Au contraire des moyens, les besoins sont illimités, tout économiste un peu sérieux sait ces choses, les “as du marketing” aussi. Au nom de la liberté (d’entreprendre surtout), “on” nous en crée chaque jour, des “besoins incontournables“. Besoin de téléphone portable, besoin de voyages exotiques, besoin de climatisations, cétéra, cétéra (j’en passe et de plus polluantes) et l’on voudrait me faire croire (sans rire), que les mêmes (renseignez vous), songent sérieusement à nous faire “déconsommer“.

La “déconsommation” est au capitalisme ce que l’absence de pédalage est à la pratique de la “petite reine”, dans les deux cas, on se casse la gueule.

Cordialement

Makhno