Nathalie Cardone à Carthage: émue devant un public non conquit !

Publié le 06 août 2009 par Tuniscope.com
Le public du Festival International de Carthage dans sa 45ème édition a pu découvrir hier soir, le mercredi 5 août 2009, l’artiste franco-espagnole Nathalie Cardone.
Le spectacle présenté par la chanteuse s’intitule « servir le beau », un projet en co-production avec l’orchestre vénézuelien Spok Frevo. Nathalie Cardone a commencé sa carrière en France en tant qu’actrice, avant de décoller en musique  en 1997 grâce au remake d’ « Hasta Siempre », l’hymne de Carlos Puebla dédié à Che Guevara. Depuis, elle affiche un style influencé par le son rock et la musique d’Amérique latine. Elle sort quelques singles et deux albums sans grand succès mais reste fidèle à son style singulier. Forte de sa voix et de sa présence scénique remarquables, elle persévère sur les scènes mondiales. C’est donc avec ce parcours trébuchant et la seule gloire offerte par « Hasta Siempre » que Nathalie est venue en Tunisie. Le peu de public qui est venu à la soirée voulait sans doute connaître plus sur la chanteuse et son répertoire mais voilà que la déception les a précédé.
Nathalie Cardone a privilégié les Spok Frevo durant la soirée en alternant leurs compositions avec les chansons qu’elle a interprétées. La nature ainsi faite du spectacle a lassé le public sur sa fin tout au long de la soirée. Se faisant rare sur scène, la chanteuse s’est contentée d’interpréter « Hasta Siempre » au début et à la fin, de chanter quelques classiques latinos comme « besame muho » et « gracias a la vida », d’une chanson en hommage à Marilyn Monroe et de son single « Yo soy rebelde ». A chaque fois et après avoir interprété une ou deux chansons, elle disparaissait de la scène laissant pendant plus d’un quart d’heure l’orchestre jouer sa musique. Elle a également passé une grande partie de la soirée à lire des textes et des poèmes qui lui tiennent à cœur alors que le public est venu pour l’entendre chanter. Chose qui a poussé un grand nombre parmi eux de quitter l’amphithéâtre de Carthage tôt dans la soirée.
Et même sa joie de vivre débordante et son émotion exagéré n’ont pas réussi à retenir ce public qui ne lui a en fin de compte rendu qu’un tout petit bout de son punch sur scène sauf dans quelques rares moments de communion. Nathalie n’a pas cessé de les interpeller en exprimant ses louanges et son amour pour les tunisiens qu’elle rencontre pour la première fois. Des phrases comme, « vous êtes ma famille » ou « même à genoux j’aurai fait le voyage » sont venues en décalage avec l’humeur générale du concert. Elle a même annoncé que son grand père est né en Tunisie mais ses confessions sont restées froidement accueillies. On lui accorde tout de même la beauté de sa voix et les efforts qu’elle a fournis en direction du public sans se laisser abattre par son petit nombre.
Le spectacle reste comme même de bonne qualité mais non adapté à Carthage et à son public. Chose qui devrait amener la direction du festival à se poser de sérieuses questions quant à leurs choix de programmation.
    Narjes