Sainte MC, priez pour nous !

Par Mamancelib
  • " Bonjour MC, j'appelle pour souhaiter un bon anniversaire à MiniBri..."
D'accord, il a un jour de retard... mais bon, mon ex beau-père pense quand même à fêter les 4 ans de MiniBri....
  • " Oh, c'est gentil... comment allez-vous ?"
Mais... MC... Que fais-tu ?... Tu es folle ?... Tu as la mémoire d'une huître ?... Tu sais bien que c'est le genre de questions qu'il ne faut surtout pas poser au grand-père de MiniBri. L'expérience a montré qu'en disant ça, j'en ai au moins pour 10 minutes de plaintes... Là, je joue avec mon intégrité psychologique !
  • "blablablablabla.... blablabla... blablabla"
Bingo ! Je viens de me transformer en mur des lamentations. J'ai droit aux douleurs cervicales qu'il a depuis hier, aux sueurs froides puis chaudes après chaque repas, aux quantités d'eau qu'il boit par jour, au docteur qu'il va aller voir... Si je ne l'avais pas arrêté, j'aurais peut-être eu droit à ses séjours quotidiens à WCland. Le timing de ses tracas est toujours le même...
  • "Bon... et quand est-ce que tu m'amènes la petite ?... Parce que si je dois attendre après son père..."
Et là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je pense que je suis sujette à des absences psychiques régulières ou que quelqu'un a pris possession de mon corps pour lui répondre :
  • "Je ne suis pas là demain, mais, je suis vers chez vous cet après-midi. Si vous voulez, nous passons vous faire un coucou !"
Aaaaaaaaaargh ! Mais... Pourquoi ? Qui a dit cette phrase ? Comment ces mots ont-ils pu sortir de ma bouche ? Vite, une prière à Sainte Rita express 24/24 pour qu'il ait un programme palpitant aujourd'hui et qu'on n'arrive pas à trouver de créneaux horaires. Ah ben non, Roland Garros et le Tour de France sont terminés, le foot n'a pas repris et "Plus belle la vie" est à 20 heures... Pas de bol, MC, Sainte Rita, c'est une arnaque !
  • "Oh ben oui, venez me voir cet après-midi ! Parce qu'autrement, je ne la vois jamais la petite, tu comprends... Je suis son grand-père, hein..."
Bienvenue dans la minute culpabilisation ! Je suis déjà bien gentille d'amener MiniBri voir son grand-père quelques fois dans l'année et encore, il voudrait me culpabiliser ?... Alors là, même pas en rêve !... Si il voulait voir davantage sa petite fille, il sait où j'habite... et si il ne me parlait pas uniquement de lui, de sa vie, de son oeuvre et de son filsquilnereconnaitplusdepuisquonestséparés, ça me donnerait peut-être envie d'y aller un peu plus souvent. Et puis, à la base, ça ne devrait pas être mon rôle d'emmener ma fille voir son grand-père paternel.
Dans la voiture, je m'entraîne physiquement : souris, MC... Tout le temps... Prends un air intéressé... Bien... Dis que son café soluble infect est très bon.... Fais semblant d'être attentive... Supporte l'odeur abominable de ses cigares...  Happy face.. Pia pia pia partout dans ton corps. (Mya Frye, c'est toi qui me fais dire ces horreurs ?)
Je me prépare psychologiquement, aussi, à devoir recevoir toutes les peines du monde, les lamentations sur son fils, ses pseudos certitudes sur comment je vais... Et si je buvais trois coupes de mojitos au champagne avant d'y aller ? Ou si je prenais des anti dépresseurs ? Des euphorisants ? Non, MC, tu es une femme, une vraie, tu survivras à cette épreuve... ou pas... Sois forte !
Allez, hop, j'y suis. On respire. On sourit. Et c'est parti !
  • " blablabla... et puis, tu sais que.... blablaba...
  • - mmmhhh
  • - blablablabla....
  • - oui, effectivement....
  • - blablabla...."
Bon, ça doit bien faire 30 à 45 minutes que je l'écoute me parler de lui, là, non ?... Regardons l'horloge mine de rien... Oh punaise... Je vais m'ouvrir avec les veines avec un cure-dents... Ca ne fait que dix minutes... et c'est là qu'il attaque le couplet sur son fils...
  • "Je ne le comprendrai jamais... vous aviez tout pour être heureux... blablablabla... et puis MiniBri, hein la pauvre...blablablabla... en plus, lui il est malheureux... blablabla..
  • - Et bien, vous savez quoi ? Non seulement ça ne me regarde pas, mais en plus, c'est bien fait !"
Oui, je suis méchante et j'irai rôtir en enfer. Mais je le vis bien. S'il s'attendait à ce que je m'apitoie sur le sort de son fils, c'est loin d'être gagné. Quand il sera un père digne de ce nom, je changerais sûrement d'attitude. Mais là, non, il faudrait voir non plus à ne pas pousser mémé dans les orties (surtout sans sa culotte !)... (et même si elle aime ça, la coquine !)
Et en plus, j'en ai ras le pompon qu'il prenne ma fille pour une martyre parce que ses parents sont séparés. MiniBri est loin d'avoir l'air malheureux et elle semble avoir trouvé son équilibre avec moi, et sans son père... Il m'énerve avec ses vérités toutes faites...
Attention, c'est parti pour le couplet "Tu dois être malheureuse, toi aussi".
  • "Et toi, ma pauvre MC... Ca va ?... Pas trop difficile ?... En plus, tu n'as pas de chance, ma pauvre. Les hommes, dans ta tranche d'âge sont soit des vieux garçons soit des divorcés. Les vieux garçons, ils ont forcément quelque chose qui ne va pas, hein... et puis, les divorcés, si ils ont divorcé, c'est qu'ils ont un problème hein... En plus, bien souvent, ils ont des enfants...
  • - Oh, mais, vous savez, il y a des divorcés qui sont très bien !
  • - Oui, mais regarde... toi, tu es seule... tu n'as pas trouvé un homme bien... donc, tu vois, il n'y en a pas !
  • - Mais... Qui vous dit que je suis seule ?
Amis des idées reçues et de l'ouverture d'esprit proche du zéro, bonsoir...
Il me fait halluciner. Quand il ne parle pas de lui, il dit des énormités qui me font frémir...
Ou, c'était une façon détournée de savoir si j'avais quelqu'un dans ma vie... Et comme je pars du principe que moins il en saura, mieux ce sera pour tout le monde, je laisse planer le mystère et je refuse d'aborder le sujet. Je n'ai aucun compte à lui rendre.
Finalement, avant que ma fille ne soit aveugle à cause des 2674 flashs des photos qu'il a prises d'elles, j'ai levé le camp. Je veux bien faire une bonne action, mais il n'est stipulé nulle part qu'elle doit durer éternellement. Et soixante minutes, c'est la faille spatio temporelle que peut supporter mon cerveau dans le monde de mon ex beau-père. Au delà de cette limite, j'ai peur que Mère Térésa et Macha Béranger quittent mon corps et que je perde ma zen attitude...
Au terme de cette heure, j'ai failli envoyer à Benoît Sixteen une lettre pour lui demander à être canonisée pour avoir survécu à un tel sacerdoce. "Sainte MC, priez pour nous"... Ah oui, ça le fait, tiens...