Retour de l’éternel adolescent

Publié le 28 avril 2009 par Georgesdimitrov

Trois ans après Alice & June (2005), l’infatigable Nicola Sirkis (50 ans cette année !) nous revient ce mois-ci avec un nouveau disque d’Indochine, La République des meteors. Se situant parfaitement dans la lignée de toutes les parutions « modernes » du groupe depuis Dancetaria (1999), ce nouvel album d’une qualité respectable saura rassurer les fans habituels d’Indochine sans apporter de grandes surprises. Plus concis que les deux disques par trop dispersés de la version complète d’Alice & June mais encore bien trop long, La République des meteors propose 16 titres allant des hit singles (Go Rimbaud, Go !, Little Dolls ou Play Boy) aux ballades quelque peu grandiloquentes (Le Grand soir, La Lettre de métal), en passant par quelques chansons génériques faisant office de remplissage. Deux reprises retiennent aussi l’attention pour des raisons opposées : autant la Je t’aime tant de Elli & Jacno profite d’un traitement moins pop bonbon, autant You Spin Me Round (si vous avez l’édition limitée) de Dead Or Alive pâtit énormément de la mauvaise prononciation anglaise du chanteur en plus de ressembler à une pâle imitation de Marylin Manson.

Musicalement, les arrangements et les compositions de Sirkis reviennent ici à des racines plus rock après les sonorités plus électroniques de Paradize (2002) : les synthétiseurs se font plus rares et les guitares adoptent un son grinçant où la distorsion est moins ultra-saturée. Comme le clame le chanteur à qui veut l’entendre, cet album « joyeux et désespéré » (selon ses propres mots) se veut plus sérieux avec la thématique de la Première Guerre mondiale en fil conducteur. Hors de question pourtant pour Nicola Sirkis d’abandonner ses obsessions juvéniles : ambigüité sexuelle (Moi quand j’étais adolescent, j’ai essayé les vêtements de ma mère) ou amours lesbiennes (L. World) sont toujours au rendez-vous. Du Indochine comme on l’aime finalement, avec qualités et défauts.