Salam Malekoum

Par Crapulax
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11 août 2009

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50 heures dont 40 de près serré dans une mer courte et inconfortable nous séparent de Sidi Bou Said. La bonne brise quotidienne rend le mouillage désagréable et il faut insister lourdement pour trouver une place dans la petite marina bondée le lendemain, ruser chaque jour pour y rester, quitte à jouer au ponton musical,raser les murs pour éviter l’éjection immédiate, puis, en dernier recours, envoyer les meilleurs ambassadeurs du bords, tous sauf moi donc, faire du charme à la capitainerie.

Le petit port de Sidi Bou Said est très plaisant, bon marché avec un personnel accueillant et bienveillant. Idéalement situé, au pied du joli village blanc et bleu propret éponyme, sorte de Baux de Provence local, un peu trop touristique à mon goût malgré tout. A 10 mn en taxi de La Marsa où habitent les parents de Feriel avec qui nous passons quelques temps et qui nous conseille utilement, à coté du site de Carthage et enfin, pas bien loin de Tunis, on ne pouvait rêver mieux.

J’étais resté sur un excellent souvenir de ce pays, confirmé aujourd’hui. Les Tunisiens sont chaleureux et aidant, la vie y est facile et la région superbe. La douceur de vivre et la nonchalance arabe y atteint le sommet de son art d’autant que la Tunisie est un, sinon, le pays musulman le plus libéral qui soit. Doté de lois laïques et d’un style de vie modernes (Droits, avortement etc…), on n’y sent aucune crispation religieuse. La décolonisation ayant été également une des moins ratée, il n’y a pas la moindre trace de rancœur ou de hargne telle que celle que l’on ressent parfois au Maroc ou en Algérie.

Nous déambulons donc très tranquillement pendant ces quelques jours, apprécions particulièrement La Marsa ainsi que la Medina et le souk de Tunis, bien plus agréable finalement que de plus réputés tels que celui de Marrakech. On n’y est pas en permanence traqué par les vendeurs de breloques. Bien que je me professionnalise dans le domaine, je hais décidément de plus en plus le tourisme et apprécie de plus en plus les rares zones qui n’en sont pas encore infestées. Bien tuyautés par Feriel, on se régale chez Abed, modeste boui boui en périphérie du souk, d’un fantastique repas – Couscous, Dorade, Cotes d’agneaux et entrées diverses pour le prix d’un grand crème à Paris, et ce sans parler de la gentillesse des serveurs.

Nous prolongerions volontiers notre séjour ici si nous n’avions pas rendez-vous à Minorque dans quelques jours avec des amis de BY. Quelle vie sociale en ce moment!! Dommage car un pays délicieux où on peut encore fumer dans les cafés, rouler en voiture sans ceinture et s’affranchir de rasoir en allant chez le barbier mérite bien mieux que ces quelques jours… .
Avant de partir demain, je fais mon premier plein depuis les Açores et plus d’ailleurs avec les bidons car l’économie réalisée sur les quelques 600 litres du tank comparativement à la France, nous paye l’escale. Comptes d’apothicaires diront certains, Certes mais c’est le lot commun de tout romano des mers.
Pour un peu, j’hésiterais presque à réallouer temporairement les tanks de flotte pour y charger une tonne de plus destinée à la revente au large de l’Espagne mais pour m’être déjà bêtement trompé au Panama et avoir eu un mal de chien à me débarrasser d’un tenace relent de Gas-oil qui subsistait dans le goût &de la flotte pendant la transat, je vais quand même m’abstenir. Pas encore assez nécessiteux pour de tels sacrifices.