Libre, mais pas trop en Sarkoland...

Publié le 18 août 2009 par Dominik89

Je ne suis pas un lecteur assidu du Blog Plume de Presse. Pas que je ne partage pas ses idées ou que son style me déplaise, mais les journées n'ayant que 24 heures, on fait toujours des choix. Néanmoins, j'ai eu vent grâce aux Left-Blogs que ce blog était convoqué devant le tribunal pour "injures publiques" vis à vis du juge Marc Bourragué.
Olivier Bonnet avait osé qualifier le juge de l'adjectif :  inénarrable et il avait émis des doutes sur son indépendance dans le procès d'Yvan Collona. Je ne connais pas suffisamment ce juge pour avoir une opinion précise sur le sujet, mais il est de notoriété publique que beaucoup de gens s'interrogeaient sur ce procès tant il avait des relents politiques avec l'implication personnelle de Nicolas Sarkozy. Ce dernier ayant même annoncé aux médias qu'on venait d'arrêter l'assassin du préfet Erignac au mépris de la présomption d'innocence.
Toute l'affaire était donc éminemment politique et l'on sait que les juges sont généralement choisis avec soin dans ce genre d'affaires sensibles.
Quoi qu'il en soit et quoi qu'on puisse penser sur le fonds du procès d'Yvan Collona et du rôle de Juge Bourragué, on en revient à une chose : la justice est-elle devenue l'arme ultime pour faire taire les blogs et les voix discordantes en général. Ces affaire judiciaires se sont multipliées à l'encontre des bloggeurs et la dissuasion financières en a fait renoncer plus d'un.
S'il était certain qu'Olivier Bonnet avait émis des propos peu positifs à l'égard du juge Bourragué, cela n'allait pas jusqu'à la diffamation. D'ailleurs, le juge n'a pas attaqué sur ce plan, lui préférant "l'injure publique" plus difficile à contrer car plus insidieuse.
Il est bien possible qu'Olivier Bonnet gagne ce procès, mais il y aura perdu de l'argent, du temps et beaucoup de stress. S'il le perd, il encourt 12 000 euros d'amende, ce qui peut effectivement donner quelques sueurs froides à un citoyen lambda (une année de salaire de smicard, tout de même !). Assurément, le prochain billet qu'il écrira, il aura cette épée de Damoclès au dessus de la tête et ça influera son discours. Le juge Bourragué sait cela comme il sait qu'il n'a pas besoin de gagner son procès pour parvenir à ses fins. C'est pourquoi je trouve cette arme judiciaire profondément déloyale et injuste et que je soutiendrais mes collègues bloggeurs quand ils y sont confrontés.
Dominik