FRANCE - Adrien Petit a les moyens de faire un gros coup

Publié le 19 août 2009 par Roltiss @roltiss

Adrien Petit, encore Nogentais en 2010, dispute le chrono des France, demain à Vendôme. : La Voix du Nord

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Autorisation du 03.02.2005

L'Arrageois part aujourd'hui pour Vendôme, hôte des championnats de France de l'Avenir. Une appellation qui cadre bien avec ce garçon qui brille chez les Espoirs et rêve de prendre rapidement la roue des professionnels.

PAR VINCENT LE GALLOIS

arras@lavoixdunord.fr

Au frais dans le garage de la maison familiale, à Habarcq, les oiseaux de sa mère surveillent étroitement les deux vélos qu'Adrien Petit utilisera lors des championnats de France de l'Avenir. Demain, ce sera le noir pour l'épreuve du contre-la-montre dont il s'est fait une spécialité au fil des ans.

Cinquième chez les juniors l'an dernier, il s'était aussi fait remarquer à la Boucle de l'Artois en terminant premier régional dans le chrono de Mont-Saint-Éloi.

Pour autant, «  je pense plus à la course en ligne qu'au contre-la-montre, explique-t-il tranquillement, avant d'envoyer Victor, le basset artésien, voir ailleurs. Il y aura encore des gars qui m'ont battu l'année dernière. Là, avec trente-quatre kilomètres prévus, ce sera mon plus long chrono. En plus, je me suis aussi entraîné différemment, sans faire de séances derrière Derny par exemple. » Ces sorties, avec Alain, le père, sur la moto, et Adrien, le fils, dans sa roue, lui avaient servi pour peaufiner sa préparation et, accessoirement, attirer l'attention des badauds et des automobilistes sur un bien curieux attelage. Mais, la page est tournée. Cette année, c'est à Gommegnies, samedi dernier, et en Bretagne, lundi, pour la Coupe de France de DN1 au Pertre (Ille-et-Vilaine), qu'il s'est mis dans l'allure.

Cinq victoires

Et, ce dimanche, il faudra se mêler à la meute des Espoirs, dont une course qu'Adrien voit comme «  un peu folle, où ça risque de partir dans tous les sens. » Il lui faudra donc être aux aguets, avec ses compères de la sélection Picardie, tous issus du club de Nogent, comme lui. «  Si le parcours est plat comme on le dit, je pense que je peux aimer. Dans le cas où on arriverait à une trentaine, je pourrais aller faire ma petite place. » Avaleur d'espaces, amateur d'échappées au long cours, Adrien Petit a déjà gagné cinq fois cette saison. La dernière en date, au Circuit de l'Aa, l'a vu attaquer après moins d'un kilomètre, inciter d'autres aventuriers à le rejoindre et s'imposer à Bourthes, près de cent quarante kilomètres plus loin. Une semaine plus tôt, il avait terminé sixième du Trophée des champions, une épreuve ouverte aux professionnels. Pas mal pour un Espoir première année, qui, en prime, a décroché son bac début juillet. «  Franchement, je ne pensais pas gagner autant, avoue-t-il sans fausse modestie. Si j'avais une épreuve toutes catégories, j'aurais déjà été content. Aujourd'hui, j'en ai gagné trois (à Denain, Waziers et Sin-le-Noble, NDLR) et deux en élite (une étape de l'Essor breton et le Circuit de l'Aa, NDLR). Tout ça, c'est grâce à Nogent. On participe à des grosses courses, on fait de plus longues distances, je m'entraîne plus et mieux qu'avant. Pourtant, de ce côté-là, je suis le dernier de la classe. C'est moi qui ai le moins roulé cette année, avec 16 500 kilomètres depuis le 1er janvier. J'ai calculé, ça fait environ treize heures de vélo par semaine. »

Fan-club

Des moments parfois en solo à travers l'Arrageois, mais aussi avec de la compagnie. Adrien Petit retrouve régulièrement Lucas Dreyer, passé par l'Arras VC comme lui, actuel sociétaire du team Wasquehal juniors comme il le fut, et qui habite Beaumetz. Il y a aussi des rencontres plus insolites : «  Ça arrive que je croise des cyclistes qui me reconnaissent, font demi-tour et viennent faire un bout de route avec moi. Ça fait drôle ! » Le début d'une reconnaissance qui va sûrement se trouver confortée par la naissance, toute prochaine, d'un fan-club très officiel. «  C'est une surprise mais c'est n'importe quoi ! Ça va être pratique pour passer inaperçu sur les courses, en rigole Adrien. Si encore j'étais professionnel... » Et là, justement, la question est posée. Alors, tenté par une carrière pro ? «  Il est clair que je voudrais passer pro. Mais ça dépendra de mes résultats la saison prochaine. On verra dans un an ou deux. Je ne veux pas griller les étapes. » •

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