Depeche Mode – Sounds of the Universe [2009]

Publié le 30 mai 2009 par Feuavolonte @Feuavolonte

Certains groupes manquent gravement à ma culture musicale. Je blâme facilement ma jeunesse, simplement parce que, premièrement, c’est très facile à blamer et ça passe toujours bien et, ensuite, il est vrai qu’être né quelques semaines avant la chute du Mur de Berlin m’a empêché de grandir en écoutant de grands groupes aujourd’hui cultes. Des séances de rattrapage autodidactes, ça existe, mais ça ne va jamais permettre de faire revivre l’air ambiant de certaines époques passées aux néophytes qui tentent de s’y rattacher. Entre les lignes, vous aurez compris ici que je n’ai jamais écouté de Depeche Mode avant ce disque. Personal Jesus et les autres singles ne me rappellent aucun souvenir, rien, si ce n’est que l’esthétique de la pop-électronique des années 80. Je me suis donc attaqué à Sounds of the Universe avec aucune peur, aucune appréhension qu’un groupe de cette envergure puisse chier un album merdique parce qu’ils sont trop vieux, ridés ou ramollis.

Sans savoir si ça s’intègre dans la suite musicale logique du groupe ou quoi que ce soir du genre, on a affaire à un album purement basé sur des sons artificiels et électroniques, avec des ajouts de guitare électrique à certains moments. L’intro In Chains est une pièce mystérieuse bâtie sur une progression de synthétiseurs et de guitares avec wah-wah dont le rythme se casse avant chaque refrain pour créer des variations mélodiques réussies. Et bien que les fondations de l’album soient synthétiques, l’instrument à cordes le plus populaire du monde joue un important rôle sur plusieurs chansons. Que ce soit sur Fragile Tension, dont l’avancée mélodique est assurée à tour de rôle entre les deux genres de sons, sur Hole to Feed ou sur Come Back, titre presque noisy qui n’a rien à envier aux récents The Pains of Being Pure at Heart, l’overdrive s’intègre très bien à l’humeur tendue et nerveuse du disque.

La structure globale de l’oeuvre même demeure simplement basé sur de la fabrication par ordinateurs, claviers et autres composants MIDI du genre. Wrong, par exemple, mêle arrangements vocaux avec progression technique d’accords en arpège synthés. Voilà une façon de faire qui ammène souvent des moments froids et inquiétants, comme sur Little Soul ou sur le skit Spacewalker, petit moment de répis spatial d’une durée de presque deux minutes. Une sorte d’aura noire avec nuances de gris émane de l’album tellement le mélange entre les composantes électroniques glaciales et angoissantes, les ajouts de guitare électrique distortionées plus sales et les arrangements vocaux, parfois simplistes et directes ou alors glorieuses (Peace), créent une concoction efficace mais distante et pleine d’inconnue. Très bon tremplin pour retourner en arrière découvrir le Depeche Mode originel.

Note : 3.5/5