Prochain système économique

Publié le 24 août 2009 par Christophefaurie

Le keynésianisme, l’illusion selon laquelle l’état pouvait gérer, par ses dépenses et ses impôts, l’économie, a été remplacé par le monétarisme, l’illusion selon laquelle l’économe dépendait d’un taux d’intérêt fixé par une banque centrale indépendante. Cette dernière illusion ayant explosé avec les dernières bulles spéculatives on se demande quelle sera la prochaine mode.

Pour Paul Krugman (dans un billet déjà ancien The lessons of 1979-82), ce sera à nouveau le Keynésianisme. En effet, la prétendue victoire du monétarisme sur l’inflation des années 80, correctement analysée, fut un désastre. Puisque le monétarisme n’a pas gagné, alors le keynésianisme est victorieux.

Le jugement de J.Galbraith, dans L’économie en perspective, me semble plus juste. Déjà, il montre, comme P.Krugman, que le monétarisme n’a rien réussi. Par contre, il enterre le keynésianisme au motif qu’il n’est pas possible de gérer l’économie par des mesures macro-économiques (on doit la barrière entre micro et macro économie à Keynes). En effet, elles ne savent réparer les grands problèmes de la société (exemple le chômage) dont les causes sont micro économiques. Elles se trouvent dans le comportement de l’homme ou du groupe humain, qui n’est pas celui que lui prête l’économiste classique.

Ceci signifie que l’économiste doit comprendre ce que dit ce blog à longueur de billets : quand on désire un changement, il ne faut pas se contenter de belles théories, il faut contrôler le changement, c’est-à-dire s’assurer que les moyens sont là qui vont le faire réussir. C’est pour cela que tout gouvernement est doté d’un « exécutif ».

La physique est d’accord. Elle sait que l’incertitude produit le chaos, et que pour l’éviter, il faut prévoir des mécanismes de contrôle (c’est l’automatique), aucune sonde spatiale ne suivrait sa route sans cela.

Le jour où l’économie aura compris cette simple vérité, elle sera devenue une science.

Compléments :

  • L’économie en perspective explique non seulement que l'économie classique est basée sur des hypothèses fausses, mais que si elle a eu une vie aussi longue, c'est parce qu'elle est favorable aux « puissants » (et aux économistes). D'ailleurs, chaque théorie économique a plus ou moins inconsciemment justifié les idées de classes dominantes ou montantes.
  • Contrôlez le changement !