Santé : quelle prévention pour demain ?

Publié le 09 octobre 2007 par Le Petit Docteur


L'Assemblée nationale a voté aujourd'hui une nouvelle loi.
Une loi qui vise à "simplifier les démarches des usagers de l'administration".
Exemple mis en avant pour bien marquer les esprits et se faire frotter les mains des 140 millions d'euros d'économie pour la Sécurité Sociale : la suppression du bon vieux certificat prénuptial.

Le certificat prénuptial: un vieux machin terriblement has been et totalement ringard.
Rendez-vous compte : l'examen clinique obligatoire des futurs époux associé à une information sur les maladies vénériennes et sur la grossesse.
Quelle foutaise.
Bien sûr... Le législateur justifie son texte en prétextant que 47 % des naissances ont lieu hors mariage et que les Pacsés n'ont, eux, rien à fournir.
Rappelons quand même que cet examen, même s'il parait évidemment un peu désuet, remplissait une fonction de dépistage tout d'abord pour les jeunes hommes.
Ces derniers consultant de façon très rare par rapport à la gente féminine, ce temps de la consultation obligatoire permettait de faire un tour d'horizon: vaccin, tabac, antécédents familiaux, dépistage Hta et autres facteurs de risques, sexualité...
Le service militaire ne remplissant plus non plus sa fonction de dépistage, il a été remplacé par la journée d'appel à la défense sans volet médical : il n'y a plus que les certificats d'aptitude de sport qui les font venir au cabinet.
Pour les jeunes femmes ensuite.
Oui, la moyenne d'âge des mariées s'est fortement allongée et la fonction d'information et de dépistage (MST, information sur la contraception, sur la grossesse..;) parait décalée.
Oui, la contraception permet au moins de voir ces jeunes filles de façon plus régulières, mais pas toutes.
Là, le législateur n'a pas fait son boulot.
Au lieu de supprimer d'un trait de plume le dépistage à la Grand-Papa (le certificat prénuptial a été mis en œuvre en 1942.), il aurait mieux fallu imaginer une autre forme de rendez-vous de dépistage.
Plus précoce peut-être, sachant que la moyenne d'âge des premières relations sexuelles est de 16-17 ans.
Ne pas oublier qu'après plus de 25 ans d'épidémie, malgré les campagnes de prévention, les discours sur l'usage du préservatif et les tests de dépistage, 12 % des nouvelles contaminations par le virus du Sida concerne les 15-24 ans.
On a donc supprimer un temps de prévention pour le remplacer par rien.
Au fait, l'examen obligatoire de 9 mois et deux ans des nourrissons, la visite d'embauche effectuée par la médecine du travail : supprimons-les aussi.
Ça coûte tellement cher, la prévention.
Pub d'un labo pharmaceutique qui passe en boucle sur les télés pour promouvoir l'information sur l'herpès.
Un air de dire. Il aurait mieux fallu venir avant....