Dans quinze jours, vous serez à Lauzerte. Moi aussi.

Par Georgesf

Dans quinze jours, vous serez à Lauzerte.

  J’y serai donc aussi.
Le prochain billet traitera du sujet  " Les relations sont-elles un si bon atout pour se faire éditer ? "  En attendant de vous donner la réponse, je publie ce billet sur Lauzerte, parce que c'est plus urgent : Lauzerte, c'est dans quinze jours. Tandis que vous avez toute la vie pour vous faire éditer.
D'ailleurs, Lauzerte, c'est en plein dans le sujet : c'est le meilleur endroit pour vous faire des relations. Et c'est dans quinze jours. Vous vous rendez compte ? Dans quinze jours, vous vous serez fait des relations. Dans quinze jours, vous serez presque édité.

Dans quinze jours, vous serez à Lauzerte. J’y serai donc aussi. Dans quinze jours, vous serez sur la Grand Place de Lauzerte, alanguie dans une méridienne (si vous êtes une femme et si vous l’avez apportée, votre méridienne, parce que quand même, hein.. .). Si vous êtes un homme, asseyez-vous comme vous voulez, mais pas sur mes genoux.
Dans quinze jours, vous serez enfin avec des gens fréquentables, des gens comme vous, beaucoup de blogueurs et browseurs célèbres, beaucoup de lecteurs amateurs de nouvelles. Vous passerez de belles heures à échanger les noms de vos auteurs favoris, à commenter en trémolant leurs plus belles nouvelles, comme des gourmets parlent de restaurants et recettes, mais c’est meilleur pour le cholestérol.
Dans quinze jours, vous aurez parlé, vraiment parlé, avec ce qui se fait de mieux en France comme nouvellistes (et hop, vous avez vu comme je m’envoie des coups d’encensoir au passage sous prétexte de dire du bien des autres et de faire la promo de la journée « Place aux nouvelles « !). Voir liste sur l'affiche, à côté.
A Lauzerte, ce n’est pas comme dans les salons où les auteurs ne rigolent qu’entre eux : à Lauzerte, ils parlent et rigolent aussi avec leurs lecteurs. Ils ont le temps. Ils signent quand même leurs œuvres, si on le leur demande, mais ils ne font pas de forcing – à part moi, bien sûr.
A Lauzerte, vous assisterez à d’inoubliables débats, dont vous pourrez parler pendant des mois dans les dîners littéraires. Si on vous demande quel était le thème du débat, ne répondez pas : faites comme les auteurs de Lauzerte, racontez ce qui vous passe par la tête. C’est pour ça que ces débats sont inoubliables, chacun y entend ce qu’il a envie d’entendre.
A Lauzerte, vous serez allé dans un des salons proches de la place pour écouter les nouvellistes lire leurs nouvelles à haute et vibrante voix. Vous serez très impressionné, sauf quand c’est moi qui lis : je bafouille et je sur-joue. C'est parce que je suis ému, c'est si beau, ce que j'écris !
A Lauzerte, je dédicacerai mon dernier roman « Le film va faire un malheur », et tous mes recueils précédemment parus. Même « L’Etage de Dieu », maintenant introuvable (c’est bien dommage, c’est le meilleur).
A Lauzerte, vous repartirez avec un cadeau : un tiré à part d’une nouvelle inédite in extenso, que j’offrirai à tout acquéreur d’un de mes livres. C’est une nouvelle trouble, voire torride : elle parle de tango et devait figurer dans « Qui comme Ulysse », mais mon éditrice m’a demandé de la retirer, elle trouvait que ce n’était pas mon genre. Elle avait d’ailleurs raison.
A Lauzerte, je vous apprendrai, de façon très confidentielle, qui sera mon nouvel éditeur, celui chez qui je publierai mon premier polar en février. C’est un éditeur très bien. Et même très très bien, car ils m’ont appelé pour me dire « banco » dès le lendemain de l’arrivée du manuscrit chez eux. Ah, ne le dites pas à Wrath, ça la chagrinerait : cet éditeur, je l’ai encore une fois trouvé ... par la Poste. Ou presque : je suis passé comme un coursier anonyme, pour déposer le manuscrit à la réception, sous enveloppe kraft.
A Lauzerte ne cherchez pas l'organisateur, ne cherchez pas non plus le libraire, ne cherchez pas l'animateur : il est partout, donc vous le trouverez : c'est Jacques Griffault, le scribe bondissant. C'est Jacques et sa délicieuse et infatigable femme, dont j'ai encore oublié le prénom, çe en devient suspect ( y a-t-il un psy à Lauzerte ? Oui, il y en a une). En tout cas, je n'oublie pas la femme de Jacques, elle a le plus beau sourire de Lauzerte, même quand elle fatigue.
A Lauzerte, si la littérature vous embête, vous irez au café du Commerce, sur la grand place, pour parler d’autre chose. Mais ce sera encore de littérature, car les patrons, René et sa femme, sont des amoureux de la littérature. Salut René !
A Lauzerte, si vous vous ennuyez, vous irez participer à l’atelier d’écriture qu’anime Françoise Guérin. Oui, la célèbre écrivaine, la même que celle qui a créé Mot Compte Double. Je vous préviens, ce n'est pas sérieux. C'est LU-DI-QUE. C'est une honte, comme si on pouvait s'amuser avec l'écriture !
A Lauzerte, vous entendrez peut-être chanter Emmanuelle Urien et Manu Causse. Moi aussi, je chante, mais j’ai de moins belles épaules qu’Emmanuelle, c’est pour ça que personne ne m’écoute. Et les épaules de Manu ? Je ne sais pas, allez voir et dites-moi.
A Lauzerte, vous entendrez des mythomanes raconter qu'ils m'ont vu danser le tango avec Frédérique Martin. N'en croyez pas un mot.
A Lauzerte, vous m'entendrez rire, ce qui est exceptionnel : je ne ris qu'avec Magali Duru. Mais justement, Magali Duru sera à Lauzerte.
A Lauzerte, vous ferez comme moi, vous repartirez en disant « Vivement l’an prochain à Lauzerte ».
Et vous, où serez-vous dans quinze jours ?
Je précise ma question « A quel endroit exact serez-vous, sur la grand-place de Lauzerte ? » Pour des précisions moins lyriques, voir le lien :
http://www.lescribe.com/nouvelles.html