Car de cet échec vient aussi un désaveu de soi, et une perte de confiance. Et Michael, avec son épouse, a alors lancé un programme d'accueil pour 14 jeunes à la fois, qu'ils font vivre dans une ferme, depuis plusieurs années : 70.000 enfants sont passés dans leur école alternative, qui ne sert qu'une leçon précieuse. Inutile d'être un universitaire pour être utile à la société.
Auteur de plusieurs ouvrages, il constate de même que la lecture aux enfants est nécessaire, pour les endormir quand ils sont plus jeunes. Mais en grandissant, ils comprennent que des problèmes sérieux existent et que les histoires des livres ne sont pas un reflet fidèle de cette réalité. Certes, la lecture de chevet est un bienfait, mais si ce processus importe réellement dans le cadre familial, il est dépassé par une nécessité plus grande : celle d'avoir des enseignants qui savent donner le goût de la lecture. Ce rôle incombe aux parents, certes, mais autant aux professeurs.
Les enfants ont alors moins besoin de livres avec une happy end que de professeurs en mesure de leur raconter des histoires. Changer l'éducation, mais surtout former des professeurs enthousiastes, qui sauront transmettre ce plaisir, avant même de faire leurs premiers pas dans les salles de classe... Voilà bien ce que Michael Rosen déplorait : que l'école fasse perdre le paisir de la lecture.