Photos : Road-trip hivernal dans l’île du Sud

Publié le 31 août 2009 par Leparikiwi

Profitant des vacances de mi-semestre, je suis parti la semaine dernière explorer la moitié nord de l’Île du Sud, avec deux amis. 400 photos plus tard, retour sur ce superbe voyage…

Jour 1 : Lundi 24 août


View Larger Map

Réveil à 6h pour aller prendre le bus reliant Christchurch à Greymouth, soit la côte Est à la côté Ouest. Il n’y à qu’une seule route permettant de traverser ainsi les Alpes du Sud : la State Highway 73, que j’avais déjà emprunté pour aller dans l’Otehake Valley. Comme 97% des “autoroutes” néo-zélandaises, elle ne comporte qu’une seule voie dans chaque sens, ce qui est assez révélateur de la faible intensité du traffic routier ici – et rend d’autant plus agréable la traversée de paysages préservés de la bétonisation…

Maison traditionnelle à Greymouth

Nous arrivons à Greymouth en fin de matinée, sous un ciel gris typique de la West Coast (parfois surnommée Wet Coast, en raison de ses importantes précipitations !). “Forte” de ses 10 000 habitants, Greymouth est la plus grande ville de la région. Pour être franc, elle est loin d’être jolie – comme beaucoup de ville néo-zélandaises d’ailleurs. Ses maisons usées, aux jardins couverts de feraille et de vieilles voitures délabrées, son centre-ville tout juste reconnaissable à trois-quatre rues commerçantes, son ambiance industrielle lui donnent des airs de ville fantôme. Mais cela lui donne en même temps un certain charme, particulièrement au yeux du visiteur français en quête d’authenticité et d’inconnu…

Ville portuaire, Greymouth a aussi une plage… de galets. Nous y avons passé une bonne partie de l’après-midi, souvent en silence, à contempler la mer de Tasmanie, ses vagues déchaînées, ses nuances grises… Ce genre de spectacle sans fin, où les va-et-viens de l’océan, incessant et fascinant, vous hypnotisent, vous paralysent. Ce genre de spectacle idéal pour se vider l’esprit en début de vacances…

Jour 2 : Mardi 25 août


View Larger Map

Direction la gare de Greymouth pour y louer une voiture pour la semaine. Après avoir mis en concurrence des compagnies comme Budget et Avis pour constater qu’elles proposent les mêmes prix – et les mêmes surtaxes journalières pour les conducteurs de moins de 25 ans -, nous tombons sur notre sauveur, Apex Car Rentals, qui ne discrimine pas les jeunes conduteurs et nous offre en fin de compte un prix moitié moins élevé qu’ailleurs (330$ pour six jours). Allelujah!

Notre road-trip commence donc officiellement sur les routes de la West Coast, avec sur votre gauche la mer de Tasmanie et sur votre droite les impressionnantes “native forests”, hautes en couleurs et en exotisme. La pluie est au rendez-vous, jusqu’à Punakaiki, où nous nous arrêtons pour admirer l’attraction de la région : les Pancake Rocks. Formés par l’érosion, ces rochers sont composés de différentes couches alternant calcaire et sédiments marins et végétaux, d’où leur apparence de piles de crêpes… Une balade de 15 minutes est aménagée pour les visiteurs à travers le site, où l’on peut aussi s’attarder devant des geysers maritimes, idéalement à marée haute.

Punakaiki Pancake Rocks

Après un arrêt sur le Truman Track, nous remontons jusqu’à Westport, la deuxième ville de la West Coast (3 900 habitants), pour y passer la nuit. Organisée le long d’une unique rue commerçante, Westport est tout aussi déserte que lors du passage d’Antoine de Maximy, en début d’année. Comme lui, nous avons le droit à une énorme averse à notre sortie du pub : vêtements entièrement trempés en moins de deux minutes, et chaussures qui mettront plus de deux jours à sécher – le parfait souvenir de la Wet Coast !

Jour 3 : Mercredi 26 août


View Larger Map

Direction le nord de l’île, en traversant des routes splendides et en fêtant le retour du soleil ! Nous arrivons dans le Tasman, une région dotée de trois parcs nationaux, dont le petit mais célèbre Abel Tasman National Park, objet principal de notre visite sur ces terres. Après avoir réservé trois lits – ou plutôt matelas – dans un refuge de ce même Park à l’office du tourisme de Motuheka, nous longeons la côte pour rejoindre Kaiteriteri, vanté par le guide Lonely Planet pour ses “magnifiques plages dorées” où “l’on se sent plus à Nouméa qu’en Nouvelle-Zélande”… Il faut bien avouer que le contraste avec la West Coast est assez saisissant : adieu galets et ciel gris, bonjour plage et ciel bleu !

Sur la plage de Kaiteriteri

Malgré les sandflies, la température très (trop) fraîche de l’eau et le peu d’animation dans la station, nous décidons de passer la nuit dans un backpacker à deux pas de la plage de Kaiteriteri, plutôt que de retourner explorer les pubs de Motuheka. De même qu’à Westport, l’auberge de jeunesse est quasiment vide à cette période de l’année, ce qui fait que nous avons une nouvelle fois un dorm rien que pour nous… Ca tombe bien, demain je me réveille tôt.

Jour 4 : Jeudi 27 août


View Larger Map

Laissant les autres finir leur nuit, je me réveille à 6h30 pour assister à mon premier lever de soleil kiwi. La plage n’étant pas le spot idéal pour cela, petit footing forcé jusqu’en haut de la pointe, puis descente un peu acrobatique le long des arbres, pour me retrouver sur des rochers repérés la veille, au milieu d’une colonie d’oiseaux, face à la mer. Encore un de ces rendez-vous merveilleux avec la nature ; je le photographie comme je peux, avant de rentabiliser mon lever matinal en traînant sur la plage, magnifiée par les premiers rayons du jour…

Anchorage, Abel Tasman National Park

Après cette savoureuse mise en bouche, nous rejoignons Marahau dans la matinée, pour y laisser notre voiture et commencer une randonnée de deux jours sur le Coastal Track de l’Abel Tasman National Park. Nous savons que nous ne prenons pas un grand risque : cette rando est l’une des plus populaires de Nouvelle-Zélande et elle figure logiquement parmi les Great Walks gérés par le Department of Conservation, soit la garantie d’un parcours splendide, relativement facile et très bien indiqué.

Effectivement, nous ne sommes pas déçus : les criques s’enchaînent, le chemin nous mène d’un cours d’eau à un autre, au beau milieu d’une jungle de fougères et de palmiers, aussi bien sur les hauteurs pour des lookouts de rêve que sur les plages pour des séances “trempette” dans une eau limpide… Les photos devraient parler d’elles-même, but what a great walk!

Nous passons la nuit à Anchorage Hutt, le refuge que nous avons réservé la veille et qui est situé juste au bord de la plage en photo ci-dessus… Sweet as.

Jour 5 : Vendredi 28 août


View Larger Map

Nouveau réveil à l’aube, pour tous les trois cette fois-ci. Après l’effort (lever à 6h15 et 30 minutes de marche en montée), le réconfort (lever de soleil au-dessus de Te Pukatea Bay). Nous rentrons par le même chemin qu’à l’aller, mais plusieurs facteurs contribuent à rendre le retour encore plus agréable : le calme, la lumière douce et la fraîcheur du matin, l’absence de pluie, et la perspective d’un énorme déjeuner au McDo de Motuheka à l’arrivée – après quatre heures d’effort, 2 000 calories de réconfort…

Fougères...

C’est le ventre plein  - et, me concernant, les pieds endoloris par des sandales quand même inadaptées à ce genre de balade – que nous reprenons alors la route, destination Nelson, de l’autre côté de la baie de Tasman. N’en déplaise à notre Nelson “Can you hear me?” Monfort national, la ville tient son nom de l’Amiral Horatio Nelson, vainqueur des flottes française et espagnole à Trafalgar en 1805 – la rue principale de la ville s’appelle d’ailleurs Trafalgar Street. Réputée pour avoir le climat le plus ensoleillé de Nouvelle-Zélande, Nelson est en tout cas l’une des villes les plus sympathiques du pays, avec de jolies maisons (à l’image de notre génial backpacker), une vie artistique très active et une vue panoramique sur Tasman Bay. Si vous cherchez une petite ville où passer une paisible retraite… ;)

Jour 6 : Samedi 29 août


View Larger Map

N’ayant pas encore cotisé suffisamment pour notre retraite, nous quittons la région de Nelson pour découvrir le Marlborough voisin, réputé pour son climat tout aussi agréable, son Sauvignon blanc et ses Marlborough Sounds. Ces derniers correspondent aux Abers bretons ou aux Rias galiciennes : ce sont des vallées fluviales qui ont été envahies par la mer et qui forment par conséquent un parcours sinueux entre terre et mer. Nous pouvons les admirer particulièrement sur le Queen Charlotte Drive, une route jolie mais tortueuse entre Havelock et Picton.

Marlborough Sounds

Après une pause fish’n'chips à Picton, port de départ des ferries ralliant Wellington sur l’Île du Nord, nous mettons le cap sur Blenheim, principale ville de la région (30 000 habitants). La route qui nous y mène étant quasi intégralement bordée de vignobles, nous nous arrêtons dans un domaine – tenu par le Français Georges Michel, sic – pour une séance de dégustation… et quelques petites emplettes ! Toujours au rayon des vins, notre backpacker à Blenheim s’appelle le Grape Vine et semble accueillir de nombreux travailleurs venus faire les vendanges dans la région.

Jour 7 : Dimanche 30 août


View Larger Map

Notre dernière journée commence par un nouveau petit-déjeuner d’hiver… en terrasse – le quatrième de la semaine, et le sixième en extérieur ! Parés pour une journée de route nous ramenant à Christchurch, nous abandonnons alors la douceur du Marlborough pour le climat plus maussade du Canterbury. Notre route longe la côte Est quasiment en permanence, ce qui nous permet de chercher du regard les nombreuses otaries à fourrure qui en squattent les plages – et les moins nombreux surfeurs qui bravent le froid. Sur notre droite, les collines sont peuplées de troupeaux de vaches et de moutons, formant un décor me rappelant parfois le Pays de Galles.

Kaikoura Peninsula

La comparaison celtique s’arrête dès que l’on s’approche de Kaikoura, car à ce niveau les collines deviennent de vraies montagnes, aux sommets enneigés perdus dans les nuages. Nous nous arrêtons sur la péninsule de Kaikoura pour y picniquer et nous y promener. Le vent est tellement fort que nous restons dans la voiture pour déjeuner, avec des ours de mer en vis-à-vis et des mouettes autour de nous, cherchant un abri pour ne pas se faire emporter par les rafales.

Remis de notre balade digestive et vivifiante, nous remontons finalement à bord de Sunny (le nom de notre Nissan, pas toujours très approprié d’ailleurs). Arrivés à Christchurch, nous nous y offrirons un très bon repas au restaurant, avec du Canterbury lamb et du Lemon Cheesecake au menu… Un régal. A l’image de cette semaine de voyage !

7h45, sur la plage de Kaiteriteri

Last but not least: LES PHOTOS !!! Rendez-vous sur mon second compte Flickr pour consulter le diaporama, en cliquant ici. N’hésitez pas à aller sur “Afficher les infos” ou sur “Options” pour un plus grand confort de lecture. Surtout, enjoy! :)