Sonnet

Par Fleurdusoleil

Pour éviter l’ardeur du plus grand jour d’été,
Catin dessus un lit dormait à demi nue ;
Dans un état si beau qu’elle eût même tenté
L’humeur la plus pudique et la plus retenue.
Sa jupe permettait de voir en liberté
Ce petit lieu charmant qu’elle cache à la vue,
Le centre de l’amour et de la volupté,
La cause du beau feu qui m’enflamme et me tue…
Un si sensible objet, en cette occasion,
Bannissant mon respect et ma discrétion,
Me fit foutre à l’instant cette belle dormeuse
Alors elle s’éveilla à cet effort charmant,
Et s’écria aussitôt : Ah ! que je suis heureuse !
Les biens, comme l’on dit, vous viennent en dormant. 

                                                       ALEXIS PIRON (1730)