Le phallus du Priape de Nicolas Poussin retrouvé en érection

Publié le 02 septembre 2009 par Actualitté
Les Grecs n'avaient pas pour coutume de doter leurs statues d'atours sexuels dérisoires, voire, moins encore de les masquer. L'affaire de la mutilation des Hermès à Athènes par le petit Alcibiade avait eu des répercussions fameuses.
Ce n'est qu'avec la pudibonderie romaine et la censure catholique que les nus érectiles ont fini par disparaître. Tous ? Pas vraiment : les artistes sont de grands enfants. Ainsi, sur un tableau de Nicolas Poussin, représentant la divinité Pripae, dieu de la fertilité, une première couche dévoilait un phallus en belle érection, laquelle aura été cachée par celle que l'on connaît aujourd'hui.

Regina Pinto Moreira, conservatrice au musée Folha de São Paulo a ainsi dévoilé qu'en travaillant à la restauration du tableau, mesurant 3,7x1,6 m, pour un coût total de 150.000 €, a été mise à jour cette verge fort étonnante. Nicolas Poussin avait dépeint une scène où le dieu est entouré de femmes, probablement venues réclamer ses bons offices. Or, ses représentations grecques ne manquaient pas de lui attribuer un bel organe.
Ce que la conservatrice nomme alors « retouches de pudeur » sur la toile Hyménée travestie pendant une cérémonie à Priape, auraient été réalisées au XVIIIe siècle alors que le tableau se trouvait dans les mais d'une famille espagnole. Poussin l'avait peint entre 1634 et 1638. Et c'est en grattant des couches de peintures accumulées depuis plus de 370 ans que l'on est parvenu à cette réalité : Priape avait été assagi.