La deudeuche, 70 ans après

Publié le 02 septembre 2009 par Sandpol
 Près de 20 ans après que la dernière pièce soit sortie des usines, les amoureux de la deuche  sont toujours nombreux  à travers le monde. Evoquez la deucheuche dans une discussion et chacun y va de sa bouffée de nostalgie et de son lot de souvenirs


C'est le  3 septembre 1939 que  le premier prototype officiel de celle qui va entrer dans la légende des voitures françaises voit le jour.
La TPV (toute petite voiture) est présentée, c’est la future 2cv (deuche, deudeuche, dodoche, 2 pattes etc.…). L’idée de ce véhicule populaire a germé depuis le début des années 30 dans l’esprit de Pierre Jules Boulanger, déjà  à l’origine notamment de la fameuse Traction avant.
Il voulait créer une voiture destinée aux classes les moins aisées. Le principe de base et le cahier des charges semblent de nos jours très simples mais tellement  novateurs pour l’époque : ne pas dépasser une consommation de trois litres aux 100 kilomètres, faire 2 chevaux fiscaux, pouvoir transporter 50 kilos de bagages, traverser un chemin sans briser un œuf dans le coffre tout en adoptant la technologie chère à la marque, la traction avant.
Des prototypes de 500 cm3 sont déjà à l’essai depuis 1937,  mais le début de la seconde  guerre va interrompre le développement de la 2CV. On disperse et on cache parfois en pièces détachées tous les éléments des prototypes existants durant le conflit. Pendant cette interruption Pierre Jules Boulanger peaufine sa création jusqu’en 1946, date à laquelle  les essais reprennent dans un centre tenu secret par la régie Citroën. Au salon de l’auto en 1948,  la 2CV va faire parler d’elle. Les habitués de la marque, en particulier de la traction avant  et la presse spécialisée sont loin d’être emballés. Tout ce monde se montre plus que perplexe face à cette nouveauté. Pourtant, c’est un engouement populaire inimaginable, le  succès commercial est immédiat, les carnets de commande débordent rapidement et la fabrication peine à suivre, à tel point qu’il faudra parfois attendre plusieurs mois voire jusqu’à plusieurs années pour la livraison de sa 2CV. La 2 CV d’alors pèse à peine 80 kg et se déplace allégrement à 65 km/h, ne consommant que 4,5 litres au 100. Chacun veut l’adopter, pour son côté pratique, son faible coût, pour sa facilité d’entretien, son endurance. Au début des années 50, la version camionnette va voir le jour, ensuite, la puissance du moteur est revue à la hausse. Petit à petit, la voiture se donne  un look plus jeune : ouverture des portes dans le bons sens, célèbre capote en tissu, calandre, phares et pare-chocs redessinés etc. inusable et branchée, plébiscitée par toutes les générations, la deudeuche est devenue la vedette de la communication de la marque.
Les ventes ne cessent de croître régulièrement .Les années 80 donneront naissance à toutes les séries spéciales (Charleston, dolly..).
Dés le début des années soixante
,la 2 CV est devenue  le symbole de la voiture française populaire et représente à elle seule un style de vie, un besoin de liberté pour la jeunesse d'alors. La production va pourtant s’arrêter en février 1989 en France, et le 27 juillet 1990 à 16 heures, la toute dernière 2CV produite sort des ateliers de l’usine Mangualde au Portugal. Il s’en est vendu 3.868.633 exemplaires. Immortelle, mythique la deudeuche continue d’exister au travers des nombreux clubs d’amoureux et d’amateurs de cette légende.
  

   De nombreuse manifestations se déroulent chaque année un peu partout dans l'hexagone comme cette démonstration d'aquadeuche  à La  Breille-les-Pins dans le Maine & et-Loire. Des véhicules hybrides bricolés par des passionnés  pour filer sur l'eau à plus de 110 km à l'heure
.. Photos : aquadeuche p debetencourt et l'actu du 22aout2008