South central :: the owl of minerva

Publié le 20 juillet 2009 par Misterplum

Coup de buzz hype de l'année dernière, South Central est une violente tempête d'electro-punk venue d'Angleterre. Après de nombreux remixes et plusieurs EP et singles, ces mystérieux jeunes hommes encapuchonnés sortent de l'ombre avec leur premier album The Owl of Minerva, paru en novembre 2008. J'ai voulu critiquer cet album après avoir assisté à leur concert live (ils font aussi des DJ Sets, mais c'était là un live, avec instruments et fauveries scéniques), une vraie tuerie. Mémorable. L'album est-il aussi convaincant ?
L'electro-punk de South Central est plus Prodigy que LCD Soundsystem : les sonorités sont crues, ça sent le underground et ça vire souvent rave. Avant de continuer, je tiens à préciser que les capuches noires de South Central accordent une importance particulière à la qualité de leur musique : leurs intentions sont sincères. Ils créent également tous leurs samples. C'est un bon début. Le début de The Owl of Minerva, d'ailleurs, est quelque chose d'exceptionnel. Aeon, introduction splendide, est une explosion lumineuse qui fait dresser les cheveux (de plaisir). Un morceau émouvant, grandiose, qui laisse ensuite place à quelque chose de plus obscur.
Sous ces capuches se cachent de géniaux musiciens très sympathiques.
Golden Dawn, deuxième piste, est une electro-rave puissante, ténébreuse et ravageuse. Les beats sont martelés sans délicatesse, et des voix électronisées chantent robotiquement. Cette recette, qui rappelle sans hésiter The Prodigy, se répète sur Machine, où des interludes mélodiques épanouis prennent parfois la relève. Le long Castle of Heroes, qui a donné lieu à un EP, est plus trash, et séduit grâce à une diversité sonore exceptionnelle. La fête se poursuit avec Higher State, un peu trop corrosif pour mes oreilles ; la suite soulage, avec un Dolls innocent à la voix désespérée.
On sent que South Central signe là ses débuts, car les sonorités sont un peu trop carrées, pas assez profondes. Cependant, leur electro est très efficace, et parvient à s'élever par moments, notamment avec le titre Revolution, où un « I can't stop the wheel » évolue avec panache dans des instrumentations de plus en plus grandioses. Dans Nothing Can Go Wrong, on compare sans hésiter la voix du chanteur à celle de Pelle Almqvist, chanteur des Hives : on retrouve cette nonchalance vicieuse, presque irritante. L'album se termine sur Crystalling, qui clôt les neuf pistes dans un style patenté South Central : voilà un groupe d'electro qui a trouvé son style.
Les plus :
- Grandiose et puissant.
- Saveur punk délicieuse.
Les moins :
- Certains morceaux répétitifs.
- Sonorités pas toujours agréables.
Verdict : Malgré les imperfections et les longueurs de The Owl of Minerva, on a là la promesse d'un brillant avenir. Ces cinq silhouettes obscurs sont dans le vent, et leur electro, enrobée de bonnes intentions, ne peut que devenir meilleure. Cette puissance des ténèbres me manquait un peu, et South Central soulage. Défoule, aussi.
7/10
1. Aeon
2. Golden Dawn
3. Nothing Can Go Wrong
4. Revolution
5. Castle of Heroes
6. Machine
7. Higher State
8. Dolls
9. Crystalling
South Central - The Owl of Minerva [Egregore Music]
3 Novembre 2008

Aeon
Golden Dawn
Revolution
Castle of Heroes