Haro sur l’arbitrage du foot français !

Publié le 04 septembre 2009 par Rpoujaud

Entre décisions litigieuses, conflits internes, manque de reconnaissance internationale, l’arbitrage du foot français vit des temps difficiles. La majorité des arbitres professionnels intégrées à la Direction nationale de l'arbitrage (DNA) dirigée par Marc Batta, s’opposent à la nomination de Claude Colombo en tant que représentant de la Ligue (LFP). En représailles, 9 des arbitres centraux des matches de Ligue 1 ont refusé de signer les feuilles de matchs des 3e et 4e journées, seul Bruno Coué l'a fait. Une décision qui fait tâche tant les performances des hommes en noirs sont discutables.


Absents lors de l’Euro 2008, les arbitres français sont dans le rouge depuis la saison 2007-2008. C’est précisément en septembre 2008 que le quotidien Nice-Matin dévoile l’existence d’un rapport secret sur les erreurs d’arbitrages commises lors de la saison 2007-2008. Ce dossier, demandé par Frédéric Thiriez, président de la ligue de foot, a été rédigé par M.Colombo. Pour une grosse somme et une promotion annoncée, l’ex-arbitre a inspecté sur les bévues des arbitres français. Il a trouvé 158 erreurs commises en une saison. Se sentant trahi par un des leurs, les arbitres français et la DNA ont fait de M.Colombo leur bouc émissaire idéal. Ils sont depuis, en conflit ouvert avec la LFP.

Equité, mauvaise qualité et solidarité


Pour Hervé Picirillo, interrogé par RMC et publié par le site des dessous du sport, le désaccord serait plus profond : « On n’est pas sur un débat d’hommes mais sur un débat d’idées, à savoir la préservation de ce principe d’indépendance qui est un gage de garantie d’exercice de la mission de l’arbitrage. A travers le passage en force de la Ligue professionnelle, ce que nous craignons à travers l’ingérence, c’est que si demain la Ligue Professionnelle met la main sur la gestion quotidienne de l’arbitrage français, c’est l’équité même des compétitions qui est en jeu. Maintenant, c’est à la Ligue professionnelle d’apporter toutes les garanties et de rétablir la confiance avec les arbitres de l’élite ».


La ligue professionnelle a certes manœuvré d’une façon personnelle et peu académique. Mais ce sont les résultats catastrophiques et la prolifération des erreurs d’arbitrage qui ont poussé M.Thiriez à prendre les devants. Le résultat n’a pas produit l’effet escompté. La saison 2008-2009 a été aussi pénible pour les arbitres (affaire Chapron, friction entraineurs-arbitres…) que la précédente. Un seul arbitre, Stéphane Lannoy, a été présélectionné pour participer à la coupe du monde 2010. Jouant sa place cette année, il n’a pas encore dirigé de gros matchs, comme le pouvait être le Marseille-Bordeaux de la 4ème journée.  Le sifflet étant revenu au jeune M.Gauthier, un inconnu du haut niveau. On peut avoir de sérieux doutes devant une telle décision.

Boycott d’une réunion de conciliation


Le malaise est profond, comme le souligne M.Thiriez : « Si les arbitres veulent être respectés sur le terrain, qu'ils respectent eux-mêmes les règles, leurs obligations professionnelles et leurs institutions, qui ont pris la décision qu'ils semblent contester »Une réunion de conciliation prévue par le CSA, Conseil supérieur de l’arbitrage, pour jeudi dernier, a été boycottée par les arbitres de Ligue 1 car « Le président du CSA (Jean-Louis Piette) a refusé de prendre en considération (leurs) conditions d'entrée en dialogue. La résolution de cette crise passe par l'implication personnelle des décideurs politiques. Aussi, la tenue de cette réunion ne pouvait y contribuer ». La sortie de crise n’est pas pour demain. Et l’enchainement de bons matchs arbitrés non plus.