Sens dessus-dessous

Publié le 17 juin 2009 par Florent

Chaque jour ou presque, la langue et la culture chinoise m’émerveillent. Mais ce matin, en lisant mes mails dans le métro de Shanghai, je suis tombé sur un autre émerveillement. C’était mon fils Philibert (le poète de 11 ans) qui m’envoie par mail une rédaction couronnée d’un 20/20. Je lui ai répondu ceci : 

“Vois tu, la capacité de dire, d’écrire, de raconter des histoires me semble être une des qualites humaines les plus belles et les plus importantes. Grâce aux histoires que l’on a reçues, on peut à son tour inventer des histoires, et ainsi de suite. Lentement alors se condense la culture. Comme les sédiments tombent au fond de la mer et deviennent un sol nourricier ; comme les feuilles mortes se transforment en un humus fécond. Tu as fabriqué un très joli morceau de culture Philibert ! Tu peux en être fier” Alors voici sa rédaction : 

Sens dessus-dessous

Philibert 

Sandra avait huit ans et elle adorait lire. Son père était chimiste et sa mère écrivain. L’enfant vivait à Paris et avait même la chance d’habiter sur l’avenue des Champs Elysées !!!

Ce soir là, avant de s’endormir, l’héroïne voulut relire son livre préféré, « La Princesse du Donjon au Dragon »,  qui racontait une histoire de princesse, de dragon, et de chevalier envoyé par le roi, mais en saisissant l’ouvrage, l’enfant vit avec horreur que toutes les lettres s’étaient soit retirées, soit retournées, soit déplacées et que d’autres étaient apparues pour former le titre suivant : « Sens Dessus-Dessous ». S’interrogeant pourtant, Sandra s’endormit (car il était tard)…

 Le lendemain, la fille interrogea sa mère qui lui dit que le livre était malade. Aussi l’héroïne voulut rentrer dans l’ouvrage pour mettre un terme à cette histoire, et elle le voulut si fort, si fort que le temps s’arrêta. Sans y faire attention, elle se servit un verre de jus d’orange, mais, le portant à ses lèvres, la petite fille eut une surprise : ce n’était pas du jus d’orange, c’était de l’acide ! L’enfant le recracha dans le verre qui explosa. Les éclats de l’objet se collèrent sur le mur, formant une fenêtre. Sandra y entra et se retrouva dans le livre. Tout était arrêté. La fille dû tout remettre en ordre. Elle eut plus de travail que prévu car la maladie avait changé toute l’histoire, puisqu’ici le dragon devait sauver le chevalier gardé par la féroce princesse envoyée par le roi. Sandra dut y travailler beaucoup, et quand elle en eut fini avec les illustrations, la fille s’attaqua aux lettres, il y en avait des millions ! Heureusement que Sandra connaissait le livre par cœur. Les lettres retournées, elle les renversait. Les lettres déplacées, l’enfant les replaçait, les lettres disparues, la fillette les refabriquait en pâte à modeler, et les lettres apparues, l’héroïne les aspirait avec un aspirateur imaginaire. Quand ce fut fait, il ne lui resta plus qu’une chose à faire : chasser la maladie. Dés qu’elle l’eut trouvée, Sandra l’attrapa avec un filet à papillons imaginaire, mais la maladie coupa les mailles avec des ciseaux, et l’enfant fut contraint d’utiliser une bombe anti-maladie.

Elle rentra chez elle par la fenêtre, qui se retransforma en verre, prit la télécommande de la télévision, et appuya sur « play » pour que le temps fut remis en marche. La vie reprit son cours, et « tout est bien qui finit bien » !