Eric Bana en ouverture du 35° festival de Deauville : "The Time traveler's wife" ("Hors du temps") précédé d'un mini-récital de Julia Migenes

Par Vierasouto


Sous le vent... On va chercher son Pass au CID, miraculeusement, la pluie a cessé l'après-midi, je m'en vais boire un verre au "Bar du soleil", je regrette de n'avoir pas emporté un plaid, j'abdique aussitôt... Rachel Mc Adams arrive tard dans la journée à Deauville en sandalettes de plage, lunettes de soleil, elle va déchanter... Sur le tapis ce soir au CID, elle a relevé ses cheveux en chignon roux sur dentelle noire, arrivée très en retard avec Eric Bana, le couple vedette du film d'ouverture "Hors du temps" a pris son temps... Sur le tapis auparavant, un membre du jury aux 20 millions d'entrées signait des autographes à tour de bras, Dany Boon qu'on verra en octobre dans le film du président du jury Jean-Pierre Jeunet "Mics-macs à tire-larigot". L'ouverture a fait simple pour cause de programme chargé avec le récital de Julia Migenes avant la projection...

Je craignais le chant, n'étant pas amateur de lyrique, c'est le film que j'ai trouvé lourd, ou plutôt léger, syndrome Benjamin Button. Car Julia Migenes est une superpro énergique, elle a chanté cinq chansons rétro de divas comme Mae West et Marlene Dietrich, et la dernière composée en hommage à Valentino, du rythme, de la danse, une vraie showoman... Après la soirée, un groupe de happy few est passé par le souterrain menant du CID au Casino pour aller honorer le dîner d'ouverture au restaurant "Les Ambassadeurs". Certains ont choisi une plus configuration plus intime, comme Meryl Streep, à l'honneur demain soir avec "Julie et Julia," qu'on a pu voir au bar de l'hôtel Royal tard ce soir riant avec une tablée qui ne cessait de s'agrandir. Arrivée dans l'après-midi à Deauville, la star, qui a toujours revendiqué de vivre "normalement", a d'abord demandé à visiter la cathédrale de Rouen. Comme tous les ans, les personnalités françaises (les deux jurys) sont logées au Normandy et les américaines au Royal à quelques exceptions près (Robin Wright-Penn est attendue au Normandy).

 
Eric Bana et Rachel Mc Adams au CID pour la présentation du film d'ouverture     "The Time traveler's wife" de Robert Schwentke

  sortie novembre 2009   En deux mots, c'est une histoire d'amour dans le genre de celle "Benjamin Button" jouant avec le temps et les âges mais pas seulement. En fait, beaucoup de pistes auraient pu être exploitées dans ce film qui ne le seront pas ou à peine effleurées, le sujet intéressant à développer paraissant être l'absence et la présence des morts après leur mort dont on se dit après coup que c'est sans doute cela que le réalisateur a voulu démontrer dans une sorte de conte au delà de la mièvrerie du récit n'en finissant plus de montrer les apparitions/disparitions du mari voyageur dans le temps, une des caractéristiques de ces changements d'époque étant qu'il se retrouve nu, dans un zoo, par exemple, et on en use et abuse.
Un petit garçon, Henry, est persuadé d'avoir provoqué la mort de sa mère en voiture en disparaissant de son champ de vision, le début du film penche nettemment vers le fantastique, malheureusement, cette amorce est abandonnée au bout de quelques minutes et on n'y reviendra vaguement que vers la fin avec la naissance d'Alba, la petite fille du couple, étrange comme on aurait aimé que soit le reste du film... Plus tard, Henry, l'enfant devenu adulte ou projeté dans son âge adulte, viendra séduire une petite fille, Claire, dans un jardin et reviendra la voir de temps en temps jusqu'à ce qu'elle soit devenue adulte. Il l'embrassera à 18 ans et l'épousera plus tard mais continuera ses voyages dans le temps. Le couple Claire et Henry est à la fois heureux et malheureux vivant dans l'anxiété des départs et l'espoir des retours d'Henry. Tout comme il ne savait pas chanter, sa mère cantatrice, Henry ne sait pas contrôler ses voyages dans le temps, contrairement à sa fille Alba qui chante pour enrayer le mécanisme, encore une piste pas ou peu exploitée, pourtant assez piquante. Démarrant brièvement en conte fantastique, se poursuivant en majeure partie par une comédie romantique, on termine sur un drame atténué rejoignant un peu les quelques premières minutes.