Le large (Joë Bousquet)

Par Arbrealettres

Ce n’est pas son nom qui le grise
Mais qu’il soit murmuré tout bas
Le secret d’un coeur qui se brise
Dans des voix qu’il ne connaît pas

Quand toute plainte lui révèle
De quoi sa peine avait pleuré
L’homme entend son coeur qui l’appelle
Dans les voix qui l’ont ignoré

Ainsi chaque étoile voit-elle
La nuit des sommets s’accomplir
En formant dans la nuit des ailes
Le bruit que quelqu’un va venir

Lui son mal est le pitié même
Ce qu’il est s’efface à son tour
Et pour lui rendre ce qu’il aime
Retourne à la pitié du jour

(Joë Bousquet)