Passante (Joë Bousquet)

Par Arbrealettres

Elle a promené dans les villes
Le pas qui tremblait sur les eaux
Une chanson la déshabille
Son silence est né d’un oiseau

Elle illumine la lumière
Comme l’étoile du matin
Quand tout le ciel est sa paupière
Embellit le jour qui l’éteint

Mais l’astre d’où le ciel s’envole
Sait-il où nos voeux sont allés
Quand mon coeur bercé de paroles
Se meurt de la chanson qu’il est

Quel mal trouvait-elle à me plaire
Qu’un aveu me l’ôte si tôt
Mouillant ses regards de sorcière
Des pleurs qu’il a pris au ruisseau

Hélas ne pleurez point madame
Si j’ai mes jolis soins perdu
Près d’un enfant aux yeux de femme
Qui joue à l’amant qui n’est plus

(Joë Bousquet)