Haïku : cet autre monde / Richard Wright

Par Essel
Recueil d'haïkus bilingue

Introduction de Julia Wright
Traduction de Patrick Blanche



"An autumn fog stares
At a cat in a doorway,
Then steals slowly on."


Auteur entre autres de Black Boy, publié en 1945, cette autobiographie bouleversante dénonçant la discrimination raciale subie dans son enfance, Richard Wright découvre  au cours de l'été 1959 l'art du haïku, ce tercet japonais de dix-sept syllabes (5, 7, 5) qui évoque toujours une saison où s'inscrit le poème. Il en composera plus de 4000, exutoire aux différents deuils connus lors de ses dernières années et à l'étroite surveillance  par les renseignements américains dont il fut l'objet, et en sélectionnera 817 qui ne paraîtront qu'après sa mort, en automne 1960. Dans cette version bilingue, Patrick Blanche, le traducteur, s'est efforcé, après avoir traduit littéralement, de reproduire la brièveté et la densité en recréant un haïku qui coule naturellement.   

"You could see warm wind

Drying wet wisps of her hair
About her forhead."
Pas de cri de révolte, pas d'exaltation, aucune confrontation humaine dans ce recueil, né bien au contraire de l'observation du rapport de l'homme ou de l'animal à la nature. Un retour à la sérénité, à un apaisement souvent champêtre. WRIGHT, Richard. - Haïku : cet autre monde / introd. de Julia Whright, trad. de l'américain par Patrick Blanche. - La Table Ronde, 2009. - 301 p.. - ISBN 978-2-7103-3126-1 : 23 euros.