Taxe carbone : moteur à explosifs COUAC ! COUAC ! jusqu’au sommet de l’Etat…

Publié le 12 septembre 2009 par Kamizole

Pauv’ Fillon en aurait ras la mèche ! Décoiffé… Il aura beau chercher à «exister», Nicolas Sarkozy lui rabaissera toujours le caquet. Il l’a dit lui-même, au mépris de la lettre autant que de l’esprit de la Constitution : François Fillon n’est qu’un «collaborateur»… foin de l’exécutif «bicéphale» prévu par les textes puisque Nicolas Sarkozy ne veut voir aucune tête dépasser. Il faut sacrément de l’estomac - mais guère de cou…rage ! - pour avaler depuis deux ans autant de couleuvres multicolores – des vertes et des pas mûres - sans compter force chapeaux.

Je lis dans Le Monde qu’il se verrait bien remplacer Barroso à la tête de la Commission européenne… Si les autres pays de l’Union européenne l’acceptent ! ou, à défaut Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris. A condition également que les électeurs le veuillent et que Rachida Dati qui nourrit la même ambition ne lui barrât point la route… Le plus marrant, s’il succédait à Barroso, serait qu’il dise «non» à Sarko quand celui-ci chercherait à imposer sa loi à l’Europe. Petite vengeance… En est-il seulement capable ?

Or donc, François Fillon s’était cru autorisé à annoncer que le montant arrêté pour la taxe carbone serait de 14 euros. Las ! Il s’est fait moucher immédiatement par l’Elysée qui lui reprocherait d’avoir avancé un chiffre «trop précis» au lieu de s’en tenir à un ordre de grandeur … dixit Le Figaro Taxe carbone : Sarkozy déterminé à aboutir. Ce qui signifie sans doute que les services du 1er ministre sont incapables et que seuls les conseillers de Nicolas Sarkozy à l’Elysée sont compétents… Si ceux de François Fillon sont aussi nuls que cela, il serait naturel de les virer sur le champ : ils coûtent bien trop cher à l’Etat !

Qui plus est, c’est la chef des Verts, Cécile Duflot qui lui a porté ce coup de grâce en annonçant à sa sortie de l’Elysée où elle avait rencontré Nicolas Sarkozy qu’aucun arbitrage n’avait été réalisé sur la taxe carbone… Elle ne se sentait plus p… d’aise la petite mère Verte ! Il suffit de voir la photo ! Elle se rengorge comme une poule qui a trouvé un gros vers de terre dans le tas de fumier.

Aujourd’hui, elle déchanterait… On la dit «naïve» je veux bien le croire. Un peu stupide sur les bords aussi ? Il a suffi que Sarko lui passe un coup de brosse à reluire dans le dos. Peut-être un jour comprendra-t-elle la duplicité foncière de Nicolas Sarkozy : sa capacité à dire ce qu’ils veulent entendre à ceux qu’il cherche à embobiner.

Décidément, bien mauvaise semaine pour Pauv’ Fillon sur le terrain de la communication gouvernementale : quelques jours auparavant il s’était déjà fait voler la vedette par Xavier Bertrand, patron de l’UMP, qui avait annoncé à sa place la nouvelle règle de non-cumul pour les ministres ! Il n’est que l’ombre de l’ombre de Sarko.

Le montant de la taxe a-t-il aussi d’importance qu’il faille que Nicolas Sarkozy «corrige» son premier ministre ? Il faut certes tenir compte de la propension du Chef de l’Etat à décider de tout et se mettre en avant en toute circonstance.

Au-delà, la différence entre 14 euros et 17 euros, pour aussi insignifiante qu’elle puisse paraître, revêt de fait une très grande importance pour essayer d’embobiner l’opinion publique, nettement défavorable à une nouvelle taxe – plus de 60 % - surtout dans une période où la crise économique et sociale fait les ravages que l’on sait.

Il faut en effet se souvenir qu’à la fin juillet la mission Rocard proposait de fixer la taxe carbone ou contribution énergie à 32 euros la tonne – pour arriver à 100 euros en 2030 - somme considérée comme pertinente par les experts. Je ne saurais dire s’ils ont raison ou non, je me méfie néanmoins pas mal des experts et leur tendance à penser qu’eux seuls ont raison et que ceux qui ne sont pas d’accords sont des cons parfaits. Il faut néanmoins savoir que selon un article paru dans Le Figaro le 1er juillet 2007 tous sont loin d’être unanimes : La taxe carbone divise les experts

Pour ceux qui sont particulièrement intéressés, je renvoie à un article du Monde paru le 31 juillet 2009 Comment la taxe carbone a été calculée pour être “crédible” et “acceptable”. Interview d’un certain Alain Quinet, économiste, directeur financier de la Caisse des dépôts et auteur d’un rapport sur “la valeur tutélaire du carbone”.

Il me semble que le titre de l’article parle de lui-même : comment nous faire gober la «contribution climat-énergie» - très vite baptisée «taxe carbone» - alors que l’opinion publique est majoritairement hostile – deux tiers des Français ! - à cette nouvelle ponction sur son pouvoir d’achat déjà peau de chagrin. Il faut croire que la «pédagogie» - nous sommes d’éternels grands enfants incapables de comprendre ! – n’ait pas réussi à rendre la taxe carbone plus «acceptable» dans l’opinion publique…

En outre, ceux qui défendent le bien fondé de cette taxe et son montant – grosso modo les écologistes et Nicolas Hulot - considèrent que 14 euros – et même 17 euros – est insuffisant pour réaliser l’objectif de la diminution du CO2 et des gaz à effet de serre. Pas assez incitatif pour limiter la consommation d’énergie.

Mais sans doute le gouvernement et Nicolas Sarkozy l’imaginent-ils suffisant pour faire «passer la pilule» de cette nouvelle taxe dans l’opinion publique. Peu importe au fond que l’on retienne 14 ou 17 euros, l’essentiel tenant à la réaction des électeurs : Ouf ! on a échappé à pire…

Et Nicolas Sarkozy n’allait pas se priver de sembler donner un peu plus raison aux écolos que son 1er ministre… On appellera cela ménager la chèvre et le chou tout en se donnant le meilleur rôle.

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PS : je reviendrais plus amplement sur la taxe carbone dans un prochain article