Pas de repos pour les braves
Par Rob Gordon
Bienvenue dans l'univers d'Alain Guiraudie, cinéaste unique et indescriptible, adepte du western rural et onirique. Digressions, bizarreries et sauts du coq à l'âne sont au programme, dans un joli bazar pourtant très organisé. L'un des personnages principaux de Pas de repos pour les braves, son premier long métrage, est un jeune homme persuadé d'être touché par une malédiction : s'il dort encore une fois, il va mourir. C'est la malédiction de Faftao-Laoupo. Voilà. Des personnages aussi barrés, il y en a treize à la douzaine chez Guiraudie ; pour autant, son film n'a rien d'un bestiaire d'hurluberlus.
Intimiste mais grandiloquent, paisible et violent à la fois, Pas de repos pour les braves est un peu épuisant à force de partir dans tant de directions à la fois. Mais l'espèce de truculence jamais vue qui s'en dégage possède un parfum sacrément séduisant, faisant du film une révolution de poche dans le carcan auteuriste français. De Riault de Janeirault à Oncongue (on se demande bien où la SNCF a trouvé le thème de sa dernière campagne), villes du Sud légèrement remaniées, le cinéma ambulant d'Alain Guiraudie a de quoi séduire plus d'un curieux.
7/10