« Quand y en a beaucoup… »

Publié le 13 septembre 2009 par Jlhuss

Les Auvergnats, quand y en a beaucoup, comme en 1900, ça donne le charbon “à tous étages” et les bistroquets à tous les coins de rues : « Ca c’est Paris ! » Quand y en a pas beaucoup, ça nous met un Hortefeux place Beauveau , une banque à la place d’un zinc, ou un Chinois derrière le comptoir : à peine si le terroir en rit jaune, et les black-beurs-polak-rital-portos-roums ont le plaisir subtile de cocher le rapido sous des regards bridés : « Ça c’est la France ! »

Les bulletins chaussettes, quand y en a pas beaucoup, ça fait partie de la petite marge crapoteuse de la démocratie, comme les 4 % de chapardage dans les hypermarchés, largement amortis par les profits de la chaîne et le confort de la clientèle ; quand y en a beaucoup, que ça chauffe dans l’urne lilloise pour faire fondre le beurre des Charentes, ça fait de la salle tambouille, on craint de s’attabler là-dedans, on brûle d’aller prendre un pot chez Jean-Luc, troisième à gauche, ou chez Alain, juste avant le terrain vague.

Les nases, quand y en a pas beaucoup, ça peut faire un parti charnière, genre PDQ, Modem ou PCV ; quand y en a beaucoup, ça donne le PS post-mitterrandien, ou pré-royaliste, avec un Dray qui joue la montre, un DSK qui ne manque pas de fonds, une Aubry qui se bourre l’urne et s’enrobe, un Valls qui danse le me-voilà, un Fabius fatigué d’attendre, un Montebourg impatient de grimper, un Peillon  d’ouverture, un Hamon de verrouillage et la clé sous le paillasson pour la désignation du moins nul.

Le carbone dans l’air, quand y en a pas beaucoup, on va chercher sa baguette en 4×4 à deux cents mètres, on éclaire le jardin la nuit pour rassurer le chat, bref on se dit que le progrès des sciences et des arts est moins diabolique que ne le prêchait Rousseau. Quand y en a beaucoup, que la banquise pisse de partout, on vire écolo, on voit la vie en vert, on vole en airbus à vingt conférences alarmistes, on vote une taxe donne-le-moi-je-te-le-rendrai, et, histoire de fêter tous ces efforts pour la planète, on ouvre les magasins le dimanche.

Les sous, quand y en a beaucoup, on s’achète un Paquebot, un Puys du fou, une bonne bouffe au Fouquet’s ; quand y en a pas beaucoup, et qu’on se fait vieux ou que notre cœur fait boum, on refile les rames à Marine, le MPF à l’UMP, ses vacances varoises à l’incognito.

Les journalistes, quand y en a pas beaucoup, c’est la Corée du Nord ; quand y en a beaucoup, c’est la pétaudière, le tam tam pour un  pet de zébu, la lance et la grande échelle pour une brûlure d’estomac.

Arion