Dans un communiqué, Marie-Georges Buffet a hier salué la mémoire de l'artiste, en qui elle voyait un « poète ».
Issu d'une 'école' de photographes humaniste, bien au-delà des simples cartes postales auxquelles on l'a réduite, Mme Buffet ajoute : « Son oeil savait aussi bien écrire la chronique des luttes sociales et du peuple de Paris qu'accompagner délicatement les moments intimes de la vie. »
Entre humilité et sensibilité, le photographe savait mettre en relief les injustices, estime-t-elle, lui qui pourtant souhaitait devenir compositeur de musique. Ce n'est qu'à 26 ans qu'il prendra le goût de la photo, sortant avec son appareil, même pour acheter le pain, expliquera-t-il.
L'une de ses dernières créations, en collaboration avec Philippe Sollers, est parue l'an passé : Nues, un album de noir et blanc, c'est autant de photos de Ronis que de commentaires de Sollers. « Le nu, bien sûr, redoutable épreuve. Qu'attendait Ronis dans ces révélations ? C'est son atelier secret de méditation, de poésie, de peinture, de sculpture. Il a travaillé clandestinement pendant des années et des années sur le motif qui, si on sait l'entendre sans le déformer, concentre et résume tous les autres, les nus, de femmes. Et voilà le résultat : c'est très beau. »