Fibre & 3G : Quelle sera la stratégie de Free ?

Publié le 14 septembre 2009 par Beewareblog


Free, le trublion des télécom comme on aimait l’appeler est depuis quelques temps rentré dans le rang. Célèbre pour avoir démocratisé l’ADSL grâce à son offre à 29,90€ lancée en 2001, à l’époque où les premiers forfaits internet haut débit débutaient à un prix bien plus élevé, Free a, dès son entrée dans ce secteur imposé son style. Une offre simplifiée, unique et bon marché, un soupçon de provoc’ et une innovation technologique qui a fait de l’entreprise de Xavier Niel la locomotive de l’internet français et qui a dessiné le paysage numérique d’aujourd’hui : Des offres triple play et des box en tout genre.

Aujourd’hui, le marché de l’ADSL arrive à saturation et l’internet nomade explose. Free se doit d’évoluer. Quelle est sa stratégie pour le futur ? Petites esquisse et suppositions entre fibre optique, Wimax et 3G.

Le Wimax, l’arlésienne de l’internet mobile.

Le Wimax… Une technologie prometteuse et pourtant si peu exploitée. Free, avec l’acquisition d’Altitude Telecom en 2006, a obtenu la seule licence Wimax nationale. Une aubaine pour l’opérateur quand on sait que les autres licences ont été attribuées région par région et que finalement, les fréquences Wimax risque d’être clairsemées au gré des quatre vents et des millions d’euros que les investisseurs auront daigné sortir en fonction de la zone géographique. Tout est question de rentabilité. Mais l’achat de ces plages de fréquence risque bien de ne jamais être rentables, car du côté de Free comme de celui des autres opérateurs, rien ne bouge. Quelques offres proposées ci et là afin de tester la techno et de répondre aux obligations légales, mais rien d’autre. Alors, pourquoi une telle techno n’a t’elle pas été déployée ?

D’après la version officielle, le marché n’est pas prêt. Pas assez de matos compatible, pas assez d’investissement (encore une fois) de la part des constructeurs. Soit. Cependant, rien n’empêchait Free de vendre une clé USB Wimax à la manière des clé USB 3G.

  • Un investissement trop lourd ?

Il semble bien moins coûteux de mettre en place quelques antennes Wimax sur le territoire français (le Wimax porte sur une centaine de kilomètres) que d’éventrer les trottoirs des centres villes afin d’y faire passer de la fibre optique.

  • Problème technologique ?

Le Wimax ne permet pas de passer d’une cellule à l’autre sans coupure de connexion. D’accord. Mais cet argument ne tient pas sauf si on veut proposer un service de téléphonie mobile. Pour un usage « classique » (je me pose sur la terrase d’un café pour surfer), aucun problème.

  • Pressions de la part des 3 opérateurs de téléphonie mobile ?

Volonté de ne pas faire de vagues avant l’acquisition de la 4ème licence 3G ? Peut être.

Fibre optique : Le futur se paye (très) cher.

Annoncé en grande pompe par Free en 2007, son investissement de plus d’un milliard d’euros sur la fibre optique a fait coulé beaucoup d’encre. Finalement, presque 3 ans après, ou en sommes nous ? Le plan de déploiement semble avoir été revu à la baisse et la fibre, couteuse et très contraignante à l’installation, peine à s’étendre chez nous. La encore, quelques centaines de milliers de lignes sont disponibles dans plusieurs grandes agglomérations (Paris, Montpelliier…), mais c’est un nouveau réseau à part entière qui est à construire. Un investissement colossal parsemé d’embûches juridiques et administratives (partage des fourreaux avec d’autres opérateurs, accès aux immeubles, ect…). L’enthousiasme des débuts semble s’être dissipé et un certain ralentissement se fait sentir. Pourquoi ?

Et si la clé, c’était la 3G ?

Ou plus exactement, la 4G, aussi connue sous le nom de LTE (Long Term Evolution). La 4G, petite soeur de la 3G nous promets des débits jusqu’à 320Mbits/sec en download et 90Mbits/sec en upload ! Lorsque l’on sait que la fibre est proposée avec un débit de 100Mbits/sec (pour le moment) et que cela permet déjà la diffusion simultanée de plusieurs programmes en HD, le LTE semble être un investissement beaucoup moins lourd que la fibre mais tout aussi prometteur !

Free se bat corps et âme depuis des mois pour obtenir sa licence 3G, quasi essentielle à l’entreprise pour rester dans la course. Car on ne peut plus le nier, l’avenir sera mobile ou ne sera pas ! Imaginons que Free obtienne cette fameuse clé de voute. Peut-on alors imaginer une offre quadruple play, propulsée par une Freebox à carte SIM, ne reposant plus sur les fils de cuivre ni même sur la fibre mais sur les fréquences 3/4G ?