AME et RATP

Publié le 15 septembre 2009 par Roman Bernard
Les lecteurs de Criticus connaissent Timothé, star d'un entretien consacré au système de santé français, et dans lequel il en annonçait la faillite.
Nous avions notamment évoqué l'Aide médicale d'État (AME), qui permet à une personne en situation irrégulière et présente sur le territoire français depuis au moins trois mois de bénéficier de la gratuité totale des soins et prescriptions médicaux et hospitaliers (franchises médicales comprises), en bénéficiant en plus du tiers-payant intégral (elle n'avance pas le moindre centime). Cette aide concerne 190 000 personnes en France. Les professionnels de santé ont noté des abus de la part des bénéficiaires de l'AME, dont Timothé avait réalisé un inventaire accablant : tourisme médical, surconsommation et trafic de médicaments, demandes de prescription pour des personnes de la famille, toxicomanie (subutex notamment), refus des médicament génériques, etc.
Résultat : le panier moyen de soins s'élève à 2500 euros, contre 1500 pour un assuré classique (bénéficiaires de la Couverture maladie universelle, la CMU, y compris).
J'apprends aujourd'hui grâce à Nicolas, d'Ilys, qui a épluché le Guide tarifaire 2009 du Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif), que les bénéficiaires de l'AME jouissent en sus de la gratuité des transports dans toute l'Île-de-France, des zones 1 à 6. Les « membres de leur foyer » peuvent aussi bénéficier de la gratuité.
Pour un forfait intégral (zones 1 à 6), le coût annuel s'élève à 1251 € par personne.
Les bénéficiaires de l'AME ne sont pas les seuls concernés. Jouissent aussi de cette gratuité les bénéficiaires de la CMU complémentaire (CMU-C), de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS), de l'Allocation de parent isolé (API), et du Revenu de Solidarité active (RSA). Tout cela pour un coût global annuel de 87 millions d'euros.
Mais il semble que, dans le cas de clandestins, présents illégalement sur le territoire français, cette gratuité prise en charge par le contribuable a quelque chose d'assez indécent. Surtout alors que les impôts vont continuer à augmenter.
Roman Bernard