Après tout, j’avais toujours rêvé de faire agent se...

Publié le 15 septembre 2009 par Hortensia

Après tout, j’avais toujours rêvé de faire agent secret. Servir une grande cause, savoir beaucoup de choses, risquer des trucs, courir, tromper mon monde, être au courant des secrets les plus immenses, dénicher des tuyaux totalement enfouis dans des océans de propagande et de tromperies, n’être connue que par les grands de ce monde et reconnue par des plus grands encore… Tout cela était bien affriolant.

Je me mis donc à la recherche d’une belle cause, d’une grande nation, des grands de ce monde qui peut-être, un jour, auraient besoin de mes rapides et efficaces services.

Seulement voilà, je ne trouvais rien d’assez grand à mes yeux. J’avais beau chercher parmi les plus riches et les plus puissants d’abord, parmi les plus nobles et les plus conscients ensuite, pour enfin déboucher sur les plus pauvres ou les plus persécutés… Rien de ce monde n’était assez grand à mes yeux pour daigner vouloir profiter de tous les avantages que je saurais représenter.

Je voulais servir les plus méritants, les moins connus, ceux qui sauraient servir une belle cause, fut-elle limitée à la Justice, la Liberté ou le Savoir. J’avais beau chercher, aucune nation n’était réellement en quête de ces beaux préceptes, aucune association ne cherchait réellement un idéal. En chacun des corps ou entités que je visitais je trouvais toujours des principes, des boucs émissaires, des fautifs, des coupables qui un jour devraient payer d’eux mêmes si jamais j’arrivais à les desservir en croyant servir.

J’errais dans mes chemins de recherche en vain, quand soudainement, je me rendis compte que la Cause était bien évidemment là, devant mes yeux. Je recevrais aussi un jour au centuple ce que je servirais et, à coups sûr, aucun superlatif dans le registre du bien ne pourrait jamais surpasser la cause qui venait ainsi s’offrir à mon regard.

Il est le plus connu de tous mais pourtant le plus invisible, le moins palpable. Tout le monde connait ou parle de Dieu sans pourtant autant l’avoir jamais réellement rencontré, du moins en termes physiques. Évidemment, bien des gens me rétorqueront que si!, ils voient, entendent, rencontrent, parlent avec Dieu tous les jours, toutes les heures, à chaque instant que la vie fait. Certes. Mais ont-ils jamais pu raconter à Dieu ce qu’il lui manquait pour servir toutes ses nobles causes ? L’auraient-ils fait, notre monde n’aurait pas la face qu’il a aujourd’hui… Simple déduction que je me faisais pour finir de me convaincre.

A cela, j’ajoutais que, en toute réciprocité, il était également logique que Dieu manquait d’information sur l’homme et sur notre monde. S’il avait eu ces dernières, il est sûr qu’il aurait procédé à quelques ajustements, tant au niveau de bien des caractères que des actes entiers perpétrés ou laissés perpétrés par la majorité des peuples.

Ainsi, nous n’avons réellement aucune preuve de son apparence, de son être, même de son comportement. Pourquoi aurait-il, lui, quelques notions de ce que nous sommes ou faisons réellement. Certains assimilent Dieu à un mythe une légende, une histoire, un besoin, une notion… Pourquoi n’en serait-il pas de même pour lui sur nous ?

Il fallait absolument que je devienne son espionne et lui fournisse nombre d’observations sur l’homme et sur ce que je voyais. Je pris, du jour au lendemain, ma mission, et commençai à me profiler selon son regard, ceci pour lui apporter une preuve d’existence, un rapport, une expression.

Ma tâche allait être rude. Je me devais d’observer tout être, tout acte que serait réel, non faussé, pas copié, nullement machinal ou guidé par autre chose que celui ou celle qui le perpétrait. Je voulais connaître l’homme, sa raison d’être, ses besoins réels, ses affinités avec son entourage, avec la terre qui le nourrissait…

Cette tâche, je le savais, allait me coûter ma vie entière, mais quelle mission ! Après tout, lorsque j’aurais toutes ses informations essentielles au fonctionnement réel de l’humanité, je serais, à coup sûr, bien plus proche et intime de tout!, de moi même, et de Dieu.

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