Jean-François Copé veut mettre internet au pas… de l’oie ?

Publié le 16 septembre 2009 par Kamizole

Jean-François Copé n’apprécie pas la liberté sur internet… selon ce que je lis sur «20 minutes» Jean-François Copé remet en cause la grande liberté du Net. Il prend comme prétexte la vidéo qui a pris Brice Hortefeux en flagrant délit de déclaration raciste et qui a circulé sur la toile…

Selon ses dires, il ne s’agirait pas d’une vidéo tournée par des professionnels… Il voit le Net comme un «immense espace (…) dans lequel on peut finalement diffuser n’importe quelle image, la tronquer dans tous les sens». Mieux, il ne considère pas la vidéo diffusée sur lemonde.fr comme un vrai reportage : «J’ai pensé à ceux qui font votre métier, ceux qui sont preneur de son, cameraman, reporter… qui font des vrais reportages… Là, on a été sur autre chose.»

Je ne peux supposer un seul instant que Jean-François Copé soit mal informé : il était présent aux côtés de Brice Hortefeux lors du tournage… Donc, il ment délibérément puisque ces images ont été tournées pour la chaîne parlementaire Public-Sénat ! Mais l’UMP est tellement habituée aux journalistes aux ordres qu’il leur semble UM/Pensable que des reporters puissent ne pas filmer les ministres sous leur meilleur jour.

Pour la diffusion, c’est une autre paire de manches puisque nous savons maintenant que le reportage avait été mis sous le boisseau… Sans doute la ou les personnes qui l’ont visionné ont-elles compris que c’était de la bombe. Laquelle a néanmoins explosé puisque Le Monde a pu l’utiliser…

Toujours est-il que les patrons respectifs de LCP (chaîne de l’Assemblée nationale) et Public-Sénat, Gilles Leclerc et Gérard Leclerc – les Dupont et Dupond du PAF ? – avaient décidé d’un commun accord de ne pas le diffuser, invoquant de ridicules motifs techniques : le son étant mauvais, il eût fallu «recontextualiser» (?) et incruster des sous-titres… Les Sociétés des journalistes des deux chaînes s’insurgeront contre ce faux prétexte, en y voyant plus sûrement une nouvelle «atteinte à la crédibilité des chaînes parlementaires et l’indépendance de leurs rédactions».

A vrai dire, Jean-François Copé pas plus que son conseiller, Franck Louvrier – lequel est également le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy ! - n’apprécient les sites d’info. Qu’ils rendent responsables de la crise de la presse écrite – à cause de la gratuité – et accusent de s’acharner sur Nicolas Sarkozy, entre le fameux SMS du NouvelObs et le «casse-toi pauv’con !» du Parisien.

Franck Louvrier attige grave : «la course à l’audience des sites web des journaux «fait primer le commentaire sur l’explication et le scoop sensationnel sur l’information vérifiée», laissant voir, selon lui, «des écarts étonnants entre la qualité des journaux papier et celle des sites Internet du même nom».

J’espère que les journalistes apprécieront ! J’épluche un trop grand nombre d’articles de plusieurs quotidiens et magazines pour ne pas m’inscrire en faux contre de telles affirmations. C’est un faux procès – en sorcellerie ? – non plus que je saisisse vraiment la différence entre «commentaire» et «explication»

Ne s’agirait-il pas au fond qu’ils voudraient bien que les journalistes – que Nicolas Sarkozy rêve de mettre au pas - se contentent de reproduire les fait et gestes ainsi que les affirmations de Sarko, des ministres et autres personnalités politiques de l’UMP et s’en tiennent aux explications qu’ils en donnent – leur fameuse «pédagogie» ? Je pense que par «commentaire» il faut entendre : critique… Ce qui les insupporte !

Je pense avoir trouvé LA solution : mettre un flic derrière chaque journaliste et reporter d’images. Ensuite de quoi il suffira qu’ils visionnent les cassettes et lisent tous les articles avant leur mise en ligne. Cela fera sans doute un peu “Chine Nouvelle”, “Pravda” et “Agence Tass” réunies mais bast ! si la bonne information des citoyens est à ce prix, ne regrettons pas le sacrifice de nos libertés.

Car nul doute qu’après avoir tenté de museler la presse, ils ne s’en prennent ensuite aux blogs, autre espace de liberté… Nous sommes prévenus. Notre temps serait-il compté ?