L’âge d’or est pour demain (Bernard Dimey)

Par Arbrealettres

L’âge d’or est pour demain,
je n’attends plus que lui pour venir…

Et quand je serai parmi vous,
je m’installerai le cul par terre
et je commencerai à me gratter,
à me gratter,
et le poil poussera sur tout mon corps…

Je regarderai mes pieds sans impatience
et quand je serai capable de cueillir une fleur
avec mon pied droit, je le ferai
et je chercherai dans la foule une guenon
que je palperai de toutes mes mains
voluptueusement…
Nous chercherons nos poux ensemble,
au soleil…

Ensuite,
à quatre pattes,
nous partirons tous les deux
vers le Paradis terrestre

Tellement…
tellement contents
tellement rassurés
d’être enfin
redevenus des singes…

(Bernard Dimey)