Le test du Chamallow

Publié le 16 septembre 2009 par Didier Vincent
Un tiens ou deux tu l'auras ?



Les p’tites têtes blondes confrontées à un dilemme : un Chamallow tout de suite ou bien, avec un peu de patience, deux…

Donc, festival de petites bouilles sur l’île aux enfants de la tentation.

Les petits mômignards désirants devant leur mignardise se tortillent comme des vers : c’est une tempête dans un crâne à laquelle nous assistons. Il s’agit de différer le plaisir pour un plaisir plus grand, de calculer le quota d’insatisfaction pour une joie plus grande.

C’est une douce torture.

Et de scruter, palper, léchoter, grapiller, humer, convoiter le savoureux cube mou si avenant de sa grassouillette mollesse sucrée. Allez, on va jouer les indifférents, c’est ce qu’il y de mieux à faire ; mais non, ça ne marche pas : la main y retourne malgré soi vers cette tendre promesse…

Le temps est long, le temps est long…Il n’y a plus que ça, d’ailleurs, du temps et du désir, cet immense désir d’abolir le temps pour avaler les deux Chamallows en une immense et gouleyante bouchée infinie.

Et on pignote, on observe, on décompte, on s’impatiente, on passe son temps à calculer l’enjeu.

Que c’est dur pour cette petite bouille blonde, menton à hauteur de table, de différer.

Que c’est atroce pour M 400 coup de capituler, pour une fois…

Allez, on triche…ni vu, ni connu, on écorne une miette du bout des dents, come un avant goût de paradis. Puis, un autre, ça ne se verra pas. Hein que ça ne se verra pas ?

Enfin arrive notre toute petite Eve rousse qui n’a rien compris ou bien s’en fout ou bien fait semblant. En fin de compte, je vais vous dire, c’est sans doute elle qui a raison car le plaisir ne se quantifie pas.

Merci à JL Brunet pour cette magnifique découverte.