Egophobie

Par Volodia

En-dehors du focus
les pièges au-delà du sens
par-devant l'image
par ailleurs perdue
quelques taches de gras
éparses et comme avares
quelques flaques
pluies larmes huiles
essentielles
et belles
et nulles
mes pellicules
ratées rapiécées blanches
livides photographies négatives
splendeur à la ramasse
pelles
époussoirs
carrelages
collégiales
vitrines des âmes
visages ô combien
dépensés
sans teint
egophobie des après-midi yeux brûlés
aux soleils vagues et lancinants
aux nuages fédérés en linceul
cafés inutiles
stériles vanilles
l'arôme de ces heures inmâchables
aux fumées trop pâles pour être vraies
vent apprenti, élève dépassant
le sublime des arbres effeuilleurs
vieilles filles de joie
les petits culs des nouvelles faces toutes inconnues
l'ostracisme des rentrées
inodores
invisibles
modernes
mon chant à la peine manque à toute chose
absent de marque non absent
démarqué
au rabais
hérétique
le difforme de seize heures tous voiles dessus
mariage de raison entre le vide et le creux
l'attrait lesbien des tristesses et des joies
la haute couture de mes lèvres
de cette bouche suturée
les défilés de modes opératoires
inopérants
en blocs volcaniques saturés et secrets
seize heures
quinze
le mystère est une enveloppe recommandée
et vide
que l'on garde pour preuve
un forfait un bal
usurpateur homicide
parricide
matricide
fratricide
régicide tyrannicide
liberticide
acide
assez
tu me bassines
me fatigues
m'érodes et m'uses et m'utilises
me dis-je
dans la beauté relative de seize vingt
et son décor lunaire
de béton et de pierre
mes pensées satellitaires
en fourgons postaux et voiries dépassées
l'industrie d'un poème en simili-vers
à la chaîne comme un chien à la niche
comme un éclair a son tonnerre
le laser son rayon
la ruche sa reine
et exceptions
faites d'indésirables enfants
on vous aime tous
et tout plein
tant d'affection dans de si petits corps
et morts de surcroît
que ça m'en flanquerait la trouille
provoquerait mon émoi
mais non
juillet août septembre et me voilà
aux cavernes d'ambre
sans retard
à la saison comme de coutume
loqueteux
incomplet
mais encore bien poli
merde
quel leurre est-il celui-là
je ne sais pas
divin carnaval
comédiens romains presqu'étrusques
étriqués et qui s'offusquent
et me démasquent
des masques et tout tombera –
il suffit d'un jour
aux maîtres de toujours –
hé excuse-moi excuse-moi
excuse-moi
excuse-moi de te déranger
excuse-moi
t'aurais pas deux balles
excuse-moi
quand n'aurais-je dû mentir
quand aurais-je dû parler