Un film à ne pas manquer…

Par Brulezn

Nous avons découvert la perle de l’année : un cinéma authentique, émouvant, un réalisateur jeune et talentueux….Hier soir nous avons été convié par Jérôme de Cinefeed, à assister à la projection parisienne de “Sin Nombre” . Son réalisateur, Cary Fukunaga, marqué par le métissage, écume la planète caméra au point, sublimant le quotidien des autoctones.

De père japonais et de mère suédoise (voilà pourquoi Mymy le trouve “si craquant”) , il a passé une partie de sa vie au Japon, au Mexique, en France (où il a étudié à l’IEP de Grenoble). Il parle d’ailleurs un français irréprochable, ce qui rajoute une pointe de perfection à son charme.

Il signe cette année son premier long métrage, avec un univers qui le fascine depuis de nombreuses années : la frontière mexicaine.

Les thèmes abordés sont simples et pourtant l’angle abordé les rend différents. La pauvreté filmée n’est pas culpabilisante. Au contraire : elle vous transporte, vous sensibilise ; la vie des gangs n’est pas magnifiée, la vision de Fukunaga est sans jugement, sans complaisance, elle montre l’horreur imposée par le groupe, la pression de l’égo et de la reconnaissance dans un monde régit par l’argent sale et les guerres de territoire. L’amour, présent tout au long du parcours des protagonistes, n’est pas mièvre, il est vrai, touchant, palpable, que ce soit l’amour passionnel, impossible, fraternel, ou bien celui de la vie. Cary Fukunaga se tire de tous les pièges du premier film.

Le SYNOPSIS:

“Au Honduras, la jeune Sayra retrouve son père après une longue séparation. Elle va enfin réaliser son rêve, émigrer avec lui et son oncle aux Etats-Unis.
Au Mexique, Casper est membre de la ” Mara “, l’un des terribles gangs d’Amérique Centrale. Pour venger la mort de sa fiancée, il tue un chef de bande et prend la fuite. Sur le toit du train qui file vers le Nord, entourés de centaines de candidats à l’émigration, Sayra et Casper se rencontrent. Il fuit son passé criminel, elle espère un avenir meilleur : parviendront-ils à échapper ensemble à leur destin et à franchir la frontière ?”

 

Chaque scène est réfléchie : il prend la mesure des difficultés imposées par le fil conducteur de son film : le train. les scènes de nuit sont sublimes, les mouvements rapides de caméra vous propulsent au coeur de l’action, vos battements se substituant à celui du personnage.

Le jeu des acteurs est incroyable, une mention spéciale pour Edgard FLORES, Paulina GAITAN et surtout le petit Krystian FERRER, qui m’a laissé scotché au fauteuil.

Je ne peux qu’être élogieux, mais sans être dithyrambique. Il reste que Cary nous a gratifié de quelques longueurs pas forcément nécessaires à la compréhension de son histoire. Certaines élipses sont un peu trop marquées, la bande son suffisament (trop ?) discrète pour passée inaperçue.

Je ne peux que vous conseiller d’aller le voir, d’y aller avec vos amis. Au-delà d’un premier film réussi, Cary Fukunaga nous force à rélféchir sur la condition humaine contemporaine, le rêve américain (ou français), l’immigration, l’appartenance aveugle à un groupe… il ouvre des portes et surtout nos yeux. Et il sait de quoi il parle, puisque pour la réalisation de ce film, il s’est mêlé à ces populations, a vécu quelques temps parmi eux, pour mieux les découvrir, les comprendre…

SIN NOMBRE” Sortie prévue le 21 Novembre 2009, a reçu le prix du jury du festival de  Deauville 2009 et le prix du festival de Sundance 2009.

Le thème des gangs est brûlant d’actualité. En effet, la mort récente de Christian POVEDA  nous replonge dans la dure réalité des quartiers pauvres mexicains et de ses habitants. Depuis 4 ans, installé au Salvador, il préparait son film “La Vida Loca” sur les gangs de la capitale sud américaine.

Poveda a été abattu sur une route du nord de San Salvador. Peut-on y voir un lien avec les images filmées et son regard sur le phénomène local ?

Son film documentaire sortira le 30 Septembre prochain…

Je vous laisse découvrir le trailer :

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