Ah, Muse gueule ? – Le Plat de Resistance

Publié le 17 septembre 2009 par Nemosandman

Ah, cette impression que Radiohead aurait changé de marque de corn flakes et piqué les partoches de Freddy Mercury et Brian May… Si! C’est possible!!! Et ce, sans la moindre vergogne. Ah, Muse gueule ?
Pourtant, leur nouvel album “The resistance” est sorti le 14 septembre et déjà leur leur hymn survolté “Uprising” (révolte) se place au sommet des charts aux US et un peu partout. C’est assez normal quand on met la radio et que l’effet “papayou” du refrain commence à faire ses dégats… prenons les armes !!!

En voilà un hymne à la fois mégalo et cinématographique ! Oï! Oï! On a l’impression que les dobermans tirent sur leurs chaines et que l’on roulent des épaules sous les bombers avant de lever le poing: même pô peur !  Une instrumentation sci fi qui rappelle clairement le générique de Doctor Who perdu dans la section rythmique de Marylin Manson ! En plus le leader et génial Matthew Bellamy a des faux airs de David Tennant… donc le 10ème Doctor est bien là: magique !!!
Le refrain rapidement renforcé à la quinte est d’une “addictivité” redoutable tant il nous donne envie d’entrer dans la Resistance… Paul Verhoven n’aurait pas renié ce chant pour lancer ses Starship Troopers au combat. C’est punchy, c’est symphonique, romantique et mégalomane à souhait. Les dignes héritiers de Queen. Ah, si seulement ils pouvaient faire la musique du remake de Highlander… Ce serait bien joué…
Martial, “Uprising”, vous fait plonger d’entrée au coeur d’un monde orwellien: paranoïaque et répressif… Un Nouvel Ordre Mondial. Selon Bellamy l’histoire d’amour entre les deux personnages principaux de 1984, Winston Smith et Julia, aurait déteint sur l’ensemble de l’album. Il ajoute donc une goutte de romantisme au milieu d’un océan en furie de Masses Control et d’Apocalypses qui sont des thèmes déjà abordés dans les opus précédants de Muse… Les sons rappellent ceux du film Forbidden Planet et les synthé analogiques flirtent avec les Ondes Martenot. C’est à la fois vintage et vindicatif. Oppressant et grandiose.
Dans le genre pépite très fun à regarder, sur Youtube, le groupe a mise en ligne des making off dont celui de Uprising, histoire de ne pas trop se prendre au sérieux. Comme quoi les sons les plus énôrmes peuvent se faire dans les toilettes du studio. Michel Magne n’aurait pas renié cette manière de procéder. Le système D au service du son qui frappe.
Et puis, on retrouve tellement d’hommages que ce soit à Queen (Des breaks dignes d’une Nuit à l’Opera) ou encore à Trevor Horn ou John Williams (”Slave Children Crusade” d’Indiana Jones et le Temple Maudit se laisse entendre dans “United States of Eurasia” à une note près.) Ou commence la copie, ou commence l’hommage ?… Le principal est que la mayonnaise prenne bien. Et c’est le cas.

Grandiloquant, prétentieux et très agréable cet album est une superproduction de science fiction en CinémaScope avec le fantôme Freddie (Mercury) au casting et un orchestre symphonique survolé par des intercepteurs en prime ! Il est tout bonnement ce que Ultravox et Midge Ure tentait de réussir dans les années 80. The Resistance est d’une ambition démesurée digne de la B.O. de Watchmen, la BD autant que le film. Matthew Bellamy cite la bande originale de 2001, l’Odyssée de l’Espace comme référence mais aussi les Planètes de Gustav Holst qui est certainement le poème symphonique le plus pompé de l’histoire des blockbusters de Star Wars à Transformers… Quand on connait un peu, on entend bien que Muse flirte aussi bien du coté de Philip Glass que du Concerto n°2 de Sergueï Rachmaninov (l’enregistrement de Vladimir Ashkenazy selon Bellamy). Et puis pour le coté cinémascope, digne d’une B.O. imaginaire d’Avatar, l’album se termine par le “Plat de Resistance”: Exogenesis, un poème symphonique de 15 minutes couillu et grandiose reprenant les accords de Uprising. Cette homogénité fait plaisir à entendre. Gageons que ce nouvel opus va encore être pillé par les bandes d’annonces et autres publicités pour parfumeurs ! Pire par les club de football interstellaires…Oï! Oï!


Muse sont ils Queen version 2.0?