Derniers jours pour découvrir la collection de Martin Parr

Publié le 21 septembre 2009 par Littlestylebox


Si vous n'avez pas encore été au Jeu de Paume pour l'exposition Planète Parr, je ne peux que vous la conseiller.
Comme tout bon parisien, je choisis toujours les derniers moments d'une exposition temporaire pour y aller, et comme tout bon parisien, j'y vais le week-end quand il y a le plus de queue. Passé l'agacement du piétinement à l'extérieur et l'impression de métro à l'intérieur des lieux, on se retrouve plongé avec délectation dans l'univers complexe de Martin Parr.
Le ton est donné dès le début avec un mur kitchissime couvert de cartes postales du monde entier: certaines images rendent compte d'une hippisation du monde tandis que d'autres semblent tout droit sorties d'une publicité pour poudre à laver des années 70.



Collection Martin Parr


S'ensuit une exposition de sa collection personnelle de photographies (une des plus grandes d'Angleterre) et de livres photos: un nombre impressionnant de photographies remarquables d'artistes anglais comme Tony Ray Jones (ci-dessous à gauche), Mark Neville (ci-dessous au milieu) mais aussi des pointures internationales comme Robert Franck, William Eggleston ou le japonais Asako Narahashi (à droite). On trouvera dans la photographie sociale anglaise nombre de photos dont l'influence se ressent sur son travail.



Tony Ray-Jones (Ramsgate, 1968) - Mark Neville (Betty at the Port Glasgow Town Hall Xmas Party, 2005)
- Asako Narahashi (Jonanjima, 2002)


Pour ma part, j'ai notamment adoré la série Mecca de Chris Howgate, transfigurant les halls gigantesques de Bingo anglais en nouveau lieu de culte. J'aime le mélange entre le structuralisme à l'allemande de la composition avec la forte dimension sociale de la photo.



Chris Howgate (Mecca , 2001)


La transition vers l'étage se fait par un escalier décoré de plateaux repas tous plus tacky les uns que les autres, avant de déboucher sur le clou de l'exposition: un amoncellement de babioles glanées lors de ses voyages. On y trouvera autant des réveils Lénine que des mugs Margaret Thatcher ou des barres au chocolat Spice Girl. Martin Parr retranscrit par ces objets la gloire et sa chute. Il témoigne de l'obsession éphémère des hommes, créant des objets qui ont du sens sur le moment pour ne paraitre que futiles et kitsch des années après.
L'exposition permet enfin de découvrir deux nouvelles séries de Martin Parr: Luxury où il se pose la question de l'ostentation du luxe et de ses excès, et The Guardian Cities Project où le journal The Guardian a envoyé Martin Parr explorer 10 villes anglaises.


Ce que j'aime le plus chez Martin Parr est sa capacité à trouver l'étrange ou le grotesque dans les situations les plus quotidiennes. Il n'y a que lui pour pouvoir ramener de telles photos de ces endroits ! Tout photographe invité à une garden party aurait ramené de belles photos de gens bien habillés, de chiens bien toilettés... Lui ramène une vision de personnes imbues de leur richesse et se battant pour la nourriture. Il n'y a vraiment que lui pour réussir à transformer une mannequin habillée en Pucci en monstre.
A noter que la célèbre série Petite Planète peut se voir directement dans le Jardin des Tuileries face à la Place de la Concorde.



Martin Parr (Hollywood: Attendees at a charity function, 2000)



Martin Parr (Russia Fashion Week, 2004)



Martin Parr (Brighton: David Sawyers)


C'est donc la dernière semaine pour découvrir cette belle exposition. Le 27 septembre, ce sera terminé !
Pour en profiter plus au calme, je vous conseillerais plutôt la nocturne du mardi (jusqu'à 21h).


Planète Parr
La collection de Martin Parr
du 30 juin au 27 septembre 2009
Jeu de Paume
1 place de la Concorde, 75008 Paris
Site: www.jeudepaume.org