Non au vote électronique à l’université

Publié le 26 septembre 2009 par Monthubert

Une proposition de loi de l’UMP vise à permettre d’effectuer les élections universitaires par des votes électroniques. Cela part d’une bonne intention : augmenter la participation des étudiants et des personnels à ces élections, afin de renforcer la démocratie. Mais cela ne peut passer par des outils qui vont eux-mêmes à l’encontre de la démocratie. En effet, le seul moyen pour chaque électeur de contrôler son vote, tout en en respectant le secret, est de disposer d’un
bulletin papier, dont il peut lire le contenu et maîtriser tout le processus.
Dans plusieurs pays, et même en France, des votes électroniques ont eu lieu et nous avons aujourd’hui le recul nécessaire pour en faire le bilan. Ainsi,« La Fédération des Associations Françaises des Sciences et des Technologies de l’Information (ASTI) appelle à ne pas recourir au vote électronique anonyme au nom du principe de précaution.

L’ASTI est convaincue que les sciences et technologies de l’information peuvent contribuer positivement au développement de la démocratie. Elle tient cependant à alerter les pouvoirs publics sur l’impossibilité en l’état actuel de la technologie de réaliser un vote anonyme contrôlable directement par les électeurs et en conformité avec les dispositions de la Constitution et du Code électoral. Des recherches se développent mais n’ont pas encore abouti à des systèmes
permettant l’exercice d’un contrôle démocratique indiscutable.”

Il n’est pas acceptable que, pour l’une ou plusieurs des étapes du vote, sous prétexte de facilité et de « modernité », le contrôle et la
validation des opérations soient transférés à des techniciens, des experts, tous désignés par le pouvoir en place ou des entreprises
privées, opérant à l’abri des regards des citoyens et pouvant porter ainsi préjudice à la sincérité du scrutin.
Renforcer la démocratie à l’université est une nécessité : cela passe par un accroissement de la collégialité au sein des établissements, à
laquelle la loi LRU a porté atteinte en renforçant de manière inconsidérée les pouvoirs du Président d’université.