La pauvreté dans les pays développés, c’est quoi?

Publié le 27 septembre 2009 par Vanina Delobelle
Je n’ai pas beaucoup écrit ces derniers temps mais j’ai beaucoup absorbé en plus de changer d’entreprise et de ville.

Les US sont un grand pays mais quand on ouvre les yeux de façon différente on peut voir des choses auxquelles ont aurait pas pensées et notamment on peut voir ce que le mot pauvreté veut dire, mot impensable dans nos pays développés. Alors bien sûr je ne vais pas vous parler du cliché, qui est d’ailleurs une réalité, de ceux qui ne mangent pas à leur faim (paradoxe total dans un pays où le taux d’obésité est parmi les plus hauts), ni de ceux qui n’ont pas de sécurité sociale, ni encore de ceux qui sont dans les banlieues oú on ose à peine passer…

Je vais vous parler d’une pauvreté que j’ai pu côtoyer, dans mon petit mileu social aisé et dans ce cas, la pauvreté ça veut dire quoi ?

Pour moi la pauvreté, c’est quand James, à 78-80 ans doit encore travailler et qu’il aide au supermarché à mettre les produits dans les sachets de madame ou qu’il charge la voiture de monsieur quand il a fini ses courses. Quand je vois ces personnes âgées (et qu’on ne me dise pas qu’à 78ans on travaille pour le plaisir parce que sinon ça ne serait pas au supermarché qu’on irait travailler) remplir mes sachets, je dois dire que je suis triste et je me sens trés gênée que des personnes de cet âge soient là à m’aider, moi, la jeune. On ne peut s’empêcher non plus de dire “thank you Sir’’ et d’être respecteux enver ces gens qui ont travaillé toute leur vie et qui même courbés, avec les articulations déformées continuent encore à travailler.

La pauvreté c’est encore cet électricien de 70 ans qui me racontait l’autre jour en faisant sa lessive qu’il travaille pour une usine de Toyota dans la région de Chicago et qu’il est bien content d’avoir un job en cette période de crise. Il m’a dit ‘’c’est un job qui me permet de bien payer mes factures, sinon j’aurai du travailler au supermarché’’. Il vit dans un hôtel loin de sa maison et bouge d’usine en usine.

La pauvreté, c’est aussi cette famille de 5 avec un bébé (le père, 60 ans, veuf, handicapé, 3 filles et le mari d’une des filles) qui vit à l’hôtel faute de mieux et qui passe de job en job.

Quand j’entends ces histoires et que je vois ces gens, je me dis que les raisins de la colère ne sont pas loin, ils se sont juste un peu modernisés.

Alors le luxe commence à quel niveau? Ce ne sont pas les soeurs Kardashian qui nous font suivre leur vie avec leurs petits problèmes à la télé, ce n’est pas d’avoir la voiture dernier cri, ce n’est pas d’avoir une maison ou encore d’envoyer ses enfants à l’université, le vrai luxe, et je pense que cela deviendra de plus en plus le cas dans beaucoup de pays, c’est de pouvoir prendre sa retraite et c’est encore plus un luxe si on peut la prendre à 60 ans.

Un conducteur de taxi de 65 ans, qui fait taxi à mi-temps (bien sûr pour pouvoir payer ses factures) me racontait qu’il est en froid avec son fils de 28 ans car ils n’ont pas la même façon de voir les choses. Lui a économisé toute sa vie et ne pas peut encore prendre sa retraite alors que son fils a fait des études, il est ingénieur, il a une maison de plus de $300 000, un hummer, un jet ski, un bateau, une moto…mais pas un centime de côté en cas de problème. Soit nous ne voulons pas, soit nous ne pourrons pas mais il est sûr que nos parents et nos grands-parents nous ont montré un chemin qui ne sera peut-être pas le notre.