Blues d’automne

Publié le 27 septembre 2009 par Dateurenserie

Je suis assis confortablement sur mon fauteuil d’ordinateur. Je fixe la page blanche de mon document Word qui, je le sais va se remplir. Je viens d’ouvrir une bouteille de rouge mais je n’ai malheureusement rien à célébrer ce soir. Un Tommasi 2006. Un cadeau de fête de mon employeur. Ça fait 9 mois qu’elle traine dans le garde-manger. Je m’étais dis que je la garderais pour une occasion spéciale mais elle n’est jamais venue.

Je suis de retour d’une balade en voiture. Quand je décide de faire des balades seul à cette heure si tardive c’est que j’ai des idées à remuer. Je ne pense qu’à Jess depuis le début de la soirée. De mon courriel stupide que je lui ai envoyé.

J’ai mis le contact dans ma Hyundai froide. L’automne est déjà bien ancré. Il n’a vraiment pas mis de temps. J’ai réglé la température là où le bleu et le rouge se rejoignent. Pas trop chaud ni trop froid. J’ai fermé la radio car à cette heure il n’y que de la musique de club à toutes les chaînes.

Je me suis arrêté sur le bord de la chaussée, j’ai pris la petit tablette de papier dans ma boite à gant et j’ai gribouillé quelques mots. Pour m’aider à réfléchir et pour pouvoir coucher sur papier plus tard ce à quoi j’ai réfléchis. Je suis reparti. Direction Tim Hortons. Avec un Cappuccino glacé, ça pense mieux.

- Bonjour, puis-je prendre votre commande?
- Ouais, un moyen Cappuccino glacé. Ah et puis non, un grand.

Je voulais faire une longue balade.

J’ai pris le même trajet que moi et Jess avions pris la première fois lorsqu’elle était venue me voir ici. Repenser à nos débuts. Revenir en arrière. Penser que c’est possible de le faire. Elle était tellement belle assise à côté de moi. Je suis allé boire mon breuvage sur le quai là où nous nous étions embrassés la première fois. Me remémorer ce moment une seconde fois. Écouter le bruit des vagues formé par le vent d’automne. Tout ça, ça m’aide à réfléchir. C’est comme ça, laissez-moi mon petit bonheur.

Parlant de bonheur, je vais me servir une seconde coupe. Voilà qui est fait.

Je suis revenu par la même route que lorsque je l’ai reconduit à son véhicule. En fait, je refais toujours le même trajet quand je me promène en auto. Je refais toujours les mêmes choses. Ce soir je n’ai pas eu le choix, une route était barrée. J’ai changé ma routine. J’ai tourné à gauche plutôt que de continuer. Aussi tordu que ça puisse paraitre, j’ai vu un signe dans ça. Et si j’étais l’unique responsable de mon malheur, que mes échecs amoureux étaient causés par le fait que je fais toujours les mêmes erreurs. Quand on cherche des réponses et des signes on les déniche un peu partout.

C’est bien beau tout ça mais je repense toujours à elle. Je me demande ce qu’elle a fait de ma brosse à dents. Elle l’a surement mise à la poubelle. C’est surement la troisième coupe de vin qui me fait réfléchir à des choses aussi futiles.

750 millilitres de vin, c’est beaucoup pour une seule personne. Je ne la boirai pas toute cette bouteille. Je l’avais gardée pour une occasion spéciale.

Je l’avais gardé pour nous deux.

D.