Nouvelles élections municipales à Corbeil-Essonnes le 27 septembre 2009

Publié le 27 septembre 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)
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Qui succédera à Serge Dassault à Corbeil-Essonnes ?
LEMONDE.FR | 25.09.09 | 19h56  •  Mis à jour le 27.09.09 | 09h34
es Corbeil-Essonnois retournent aux urnes, dimanche 27 septembre, et doivent mettre fin au curieux combat qui oppose l'ancien maire UMP, Serge Dassault, et son rival communiste Bruno Piriou.
Une bataille qui se déroulera sans les deux principaux protagonistes : lors des élections municipales de 2008, c'est Serge Dassault qui avait remporté le scrutin (avec 170 voix d'avance). Jusqu'à ce que Bruno Piriou découvre des résultats "anormaux" sur les bureaux de vote des quartiers populaires, là où il a été élu conseiller général en 1998. Il entame alors un patient travail d'enquête qui vont lui permettre de mettre en évidence la méthode Dassault. Le 8 juin dernier, le Conseil d'Etat annule l'élection et déclare le patron du Figaro inéligible pour un an. Il est reproché au milliardaire des "dons en argent d'une ampleur significative à destination des habitants de la commune." Mais Bruno Piriou est lui aussi  obligé de passer la main. Le communiste a commis une bourde pendant sa campagne 2008 : il n'a pas comptabilisé la location d'une salle pour un meeting, pour une somme de 2 629 euros. Il est déclaré inéligible.
 
A l'UMP, l'avionneur octogénaire a choisi un de ses lieutenants pour lui succéder : Jean-Pierre Bechter, ancien député, ancien conseiller de Paris et administrateur du pôle presse de Dassault. Fidèle soldat, il est envoyé pour reprendre la ville. L'homme n'a pourtant pas de goût particulier pour cette cité de la banlieue sud de Paris. Il est là parce que " Serge Dassault [le lui] a demandé". Son principal atout est de représenter la continuité du système Dassault. Bruno Piriou a pour sa part adoubé Michel Nouaille pour poursuivre sa bataille contre les hommes du milliardaire de la mairie de Corbeil.
PS ET VERTS EN EMBUSCADE
Le duel à distance entre Dassault et Piriou pourrait profiter à un troisième : le suppléant du député PS Manuel Valls, Carlos Da Silva. Il se présente comme une "force d'opposition et de proposition" au conseil municipal. Il pourrait jouer de la fatigue des Corbeil-Essonnois pour la bataille Dassault/Piriou et bénéficier d'un apport de voix de gauche comme de droite puisqu'il a accueilli sur ses listes des anciens élus d'une liste Dassault.
L'absence forcée de l'avionneur a donné des ailes à d'autres prétendants de son ex-majorité. La présidente départementale du MoDem Nathalie Boulay-Laurent, première adjointe de Serge Dassault lors de son dernier mandat, mène aujourd'hui une liste sans étiquette avec la volonté de faire en sorte que Corbeil-Essonnes "retrouve calme et sérénité".
Démis de ses délégations en février par l'ancien maire après avoir occupé le poste de premier adjoint pendant treize ans, Jean-Michel Fritz a lui aussi lancé sa liste sans étiquette, déplorant l'état de "conflit permanent" de la ville depuis mars 2008. "On n'a rien fait, on n'a pas bougé", regrette-t-il.
Alors qu'il avait fait liste commune avec Bruno Piriou l'an dernier, Jacques Picard (Verts) a lui aussi préféré faire bande à part pour porter le combat contre le "climat politico-mafieux" et le "système Dassault" qui règne selon lui à Corbeil-Essonnes. Fort du bon score d'Europe-Ecologie (près de 17 %) dans la commune aux européennes de juin, il voit dans ce premier tour de véritables "primaires à gauche".
Les listes sans étiquette de Mourad Khier Saadi, ancien adjoint au maire délégué à l'emploi et à la formation, et Rachid El Mahdi, médiateur à Corbeil, complètent les forces en présence au premier tour dimanche. L'émiettement des candidatures risque de rendre difficile la lecture politique des résultats du premier tour, d'autant que, lassés d'une campagne tendue, de nombreux habitants pourraient se réfugier dans l'abstention.
Le Monde.fr avec AFP