Alone in the wild

Publié le 28 septembre 2009 par Mrtyler

Est-il possible de survivre seul dans la nature sur une période assez longue ?

Pour ceux qui ont lu et vu le film Into the wild la réponse pourrait être « oui mais pas sans être sérieusement préparé », seulement même si il est tiré d’une histoire vraie ce film reste une fiction.

Un écossais, Ed Wardle à voulu vérifier par lui-même et à décidé de passer 3 mois dans le Yukon, au nord du Canada (c’est là), où il est largué par un hydravion en plein milieu d’une zone vierge de trace humaine, avec pas mal d’équipements et de nourriture, et là commence le docu/TV réalité « Alone in the wild » diffusé ce mois-ci sur la chaîne Channel 4.

Le pitch en anglais : « One man. Totally alone. Fifty days in the Canadian Yukon. What did he do to survive? »

Autant le dire tout de suite ce docu me laisse perplexe, on se retrouve avec 3 épisodes de 48min avec un bon potentiel mais qui nous laissent vraiment sur notre faim. Je m’explique :

Ed Wardle est un caméraman pro, les prises de vues sont bluffantes, difficile de croire qu’il est seul mais il faut aussi réaliser qu’il a beaucoup de temps libre.
Les sites sont magnifiques, la démarche est intéressante, mais ça manque d’explication sur le fond du truc : la survie en milieu sauvage !
Bon bien sûr on voit son matos, il explique certaines choses mais pour quelqu’un qui à déjà lu et vu pas mal de choses sur le sujet ça manque de profondeur.
Ed Wardle, qui n’est pas un expert de la survie mais qui a réalisé de nombreux voyages donc pas non plus un débutant en la matière, explique que sur cette expérience il n’allait pas refouler tous les mauvais sentiments auxquels il allait être confronté, et c’est peut-être là le vrai sujet de cette « télé réalité », plus psychologique que technique : comment se sent-il ?
On suppose qu’il a filmé pas mal d’heures durant ces 50 jours et au final sur un peu plus de 2h30 on le voit beaucoup pleurer, craquer et se retrouver dans une situation de plus en plus inquiétante.

Car c’est là que c’est pertinent : survivre seul, sur une période longue, en pleine nature pose deux énormes problèmes qui sont mis en évidence ici : la solitude et la bouffe !
En effet Ed se rend rapidement compte que le site où il a établi son camp de base n’est pas assez fourni en animaux pour lui permettre de se nourrir correctement car même si il a amené de quoi manger, il comptait bien entendu sur la nature pour lui fournir son pain quotidien. Au bout d’un moment il est obligé de se déplacer à quelques jours de marche pour trouver un site plus riche mais malheureusement le problème restera entier, pas de saumon dans la rivière comme prévu, pas de lapin dans les dizaines de collets qu’il pose, pas question d’abattre un énorme Orignan, et au final seulement des porcs-épic et quelques sortes de baies et de plantes pour se sustenter…

L’autre source de tension est la forte présence d’ours dans la région et on le voit constamment flipper d’être attaqué, malgré du matériel pour se protéger, là encore pas trop d’explications développées, une clôture sur batterie autour du hamac, la bouffe en hauteur…Quand il se déplace il se rend aussi compte qu’il suit probablement la trace d’un ours, on voit des traces/excréments et à un moment il semble en voir un mais malheureusement la caméra n’est pas orientée dans le bon sens et on ne sait pas si il est juste parano ou pas…
D’ailleurs la façon dont il filme fait penser au film Blair Witch, et comme je l’ai déjà dit c’est quand même bien réalisé pour un type seul.

On aimerait voir le même type de docu avec des types comme Ray Mears, Bear Grylls (:D) ou même Mike Horn, est ce qu’ils craqueraient aussi vite ? Difficile de le dire, la différence étant souvent qu’ils ont dans leurs aventures un vrai objectif à atteindre, si lointain soit-il parfois (faire 40000km autour de l’équateur et se taper, entre autres, plusieurs mois de jungle amazonienne pour le grand Mike c’est pas non plus du court terme), alors que survivre dans un endroit précis, juste survivre, peut devenir harassant pour un homme de notre époque habitué à tout ce que notre siècle à apporté de nouveau en terme d’industrialisation, de confort de vie, d’échange d’information (Ed vis à Londres)…


Quand on lit les commentaires à propos de cette expérience un peu partout sur le net, Ed est parfois vivement critiqué, certains ne voient qu’une « pleureuse non préparée », qu’il n’avait rien à faire là dans ces conditions, je les invite à faire de même et ensuite de critiquer, ou pas. Si il est vrai qu’il apparait vite devenir instable dans ces conditions, il continue toujours à s’émerveiller du paysage, il faut quand même reconnaitre qu’il a osé !

Au final, que retenir de cette « pour une fois » bonne TV réalité ?
Et bien que c’est la réalité !
Que survivre dans la nature à long terme ne s’improvise pas, et que même préparé c’est pas à la portée de tout le monde… Depuis la sortie du film « Into the wild » qui est magnifique, et critiqué aussi pour son côté idéaliste et l’inconscience du protagoniste, beaucoup se voient faire la même chose (d’ailleurs j’avais lu que des « pélerins » se rendant au « bus magique » on dû être secourus), mais il ne faut pas oublier que ces films (comme Seul au monde avec Tom Hanks par exemple) sont des fictions et que la nature, si elle n’est pas forcement violente, sera toujours indifférente à notre sort…