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Publié le 29 septembre 2009 par Puynotredame


LE PUY NOTRE DAME
COLLEGIALE

histoire d'un tableau :
LA NAISSANCE DE LA VIERGE
En sortant de la collégiale nous remarquons cet immense tableau
situé au dessus du portail côté intérieur intitulé :LA NAISSANCE DE LA VIERGE
. Sur celui-ci est inscrit : NATIVITE DE LA VIERGE d'après Murillo donné à l'église du Puy Notre Dame par sa Majesté l'Empereur Napoléon II sur la demande de son excellence M. Louvet, ministre de l'agriculture. 1870.

Il s'agit en effet d'une copie datée de 1870 du tableau peint par Bartolomé Estebán MURILLO (1618-1682) peintre sévillan représentant typique de l'art espagnol de son époque, et précurseur du réalisme du XVIIIe siècle espagnol. On redécouvrit ce peintre au XIXème siècle.


L'original de ce tableau se trouve au Musée du Louvre :

Ainsi, l'Empereur Napoléon III fit acheter en 1858 plusieurs tableaux de Murillo dont celui-ci aux héritiers du maréchal Soult * qui figurent également dans les collections du Louvre. Soult (ci-dessous) maréchal du 1er Empire, sans scrupules, pilla bon nombre d'oeuvres d'art lors de l'invasion de l'Andalousie après sa victoire d'Ocana (1809). Napoleon 1er dira de lui, parlant de ses généraux dans ses Correspondances -oeuvre de St Hélène : " J'aurai du faire un grand exemple et faire fusiller Soult ; le plus grand pillard d'entre eux."

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Cette Naissance de la Vierge fut peinte pour la chapelle St Paul de la cathédrale de Séville. Elle représente la Vierge Marie nouveau-née, rayonnante de lumière, sortie du bain par une servante.

"La Naissance de la Vierge est une oeuvre capitale dans l'évolution du style de Murillo. Il s'agit de l'une des premières toiles exécutées après son voyage à Madrid en 1658, où il a pu étudier les tableaux des maîtres de la Renaissance, des peintres flamands et de Velásquez. Il s'éloigne du courant caravagesque dont il avait été proche à ses débuts (La Cuisine des anges, musée du Louvre) et crée ici une oeuvre baroque, notamment par les mouvements et les obliques qui animent le groupe central. Les personnages ont des types à la fois gracieux et naturels. Le clair-obscur savant et une lumière mouvante témoignent peut-être de l'influence de Velásquez sur Murillo. Ce clair-obscur est adouci par l'emploi d'une facture vaporeuse et moelleuse. Le dynamisme qui règne dans la scène est accentué par la touche rapide. Enfin, la composition chaude est parsemée de rouges, peut-être sous l'influence de l'art de Rubens." (Documentation - Louvre)


Un groupe d'angelots et de sages femmes femmes entourent Marie.


Des anges, putti, se penchent du haut des nues pour contempler la scène. Cette forte présence des anges et du thème marial dans la peinture de la Contre-réforme est une marque de l'opposition aux protestants, qui refusent de vouer un culte aux anges, aux saints et à Marie.

Sur la gauche du tableau, Sainte Anne, mère de l'enfant, se repose. Allongée sur un lit après l'accouchement, elle regarde de loin la petite Marie. Le père, saint Joachim, est à côté.

Dans la pénombre, à droite, des servantes semblent surveiller le feu de la cheminée et sèchent des langes.

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Alors, pourquoi cette copie au Puy Notre Dame ?

M. Louvet alors Ministre de l'agriculture (du janvier à octobre 1870) ainsi que conseiller général, jouissait d'une grande influence à l'époque et n'a jamais manqué dans ses largesses de penser au Puy Notre Dame. voir notes . Quel fut le motif de cette faveur par l'empereur ? Les archives ponotes doivent nous donner la réponse, à condition de bien vouloir s'y pencher.

Cette copie du tableau de Murillo n'est pas unique. Il en existe deux autres : une à Turenne (Corrèze) dans le presbytère (réalisée par Lucile Doux en 1868) et une autre au musée Labenche à Brive-la-Gaillarde (réalisée par Louise Cheyssial - 1868). Cette dernière était destinée à l'église Saint-Sernin.

Il est intéressant de connaitre la politique et l'achat d'oeuvres d'art de l'Empereur sous le second Empire. L'empereur disposait d'une somme appelée liste civile attribuée au souverain pour les dépenses de sa maison. Il passait ainsi commande aux principales manufactures ainsi qu'aux peintres de l'époque car c'est ce sujet qui nous importe.

Ainsi, entre autres, il passait souvent commande à des copistes d'oeuvres anciennes. Ces copistes étaient souvent des femmes sans ressources. Certains artistes choisissaient des sujets susceptibles d'attirer l'attention impériale, ou s'adressaient directement à l'empereur. Lire cet article très intéressant * de Catherine Granger (Thèse de doctorat en histoire de l'art).

Nous pourrions en conclure que ce tableau fait partie de cette production impériale. Il est intéressant d'en savoir plus . Aussi toute information complémentaire ne pourrait qu'être la bienvenue.