Indian CouchSurfing suite et fin

Publié le 12 mars 2009 par Lemondedansuncanape
A peine vingt heures de train après avoir quitté la bonne ambiance du mariage à Hyderabad, nous voici accueillis par Atul qui nous attend dès potron-minet sur le quai de la gare de Delhi.
Hop à peine mis un pied à terre on s’embarque à trois dans un auto-rickshaw avec armes et bagages.
Ce qui en soit n’est pas une grande performance, mais il faut savoir qu’on se tient chaud déjà à deux, et Atul a le gabarit d’un joueur de rugby.
Direction la banlieue de Delhi.
Atul semble très gentil et a le calme des gens sûrs de leur force. Il tient à nous rassurer. Nous allons dans les slums (les bidonvilles, pour ceux qui n’ont pas encore vu Slumdog Millionnaire) mais lui habite à côté et c’est serein. En fait, il habite au cœur des slums, dans ce qu’ils appellent une Colony, c’est-à-dire une sorte de lotissement privé, clos, avec un gardien à l’entrée.
On n’a pas à s’en faire.
Bien.
Atul nous héberge dans la maison qu’il occupe le temps que les propriétaires, partis à l’étranger pour quelques mois, reviennent.
Ce sont des amis de la famille. La maison est spartiate et sombre mais elle a le mérite d’avoir une douche bien chaude.
Au moment de prendre une douche purificatrice, on lui demande si il y a de l’eau chaude, il nous affirme que oui mais en fait il n’en sait rien. En effet, comme la plupart des Indiens, il se lave à l’eau froide et au baquet tout simplement. Alors, oui, écologiquement parlant c’est bien, mais après une nuit dans le train et un réveil très matinal, une bonne douche salvatrice nous est nécessaire pour attaquer la journée du bon pied.
Suite à cela, Atul nous présente sa famille qui vit à quelques dizaines de mètres de là.
Nous prenons volontiers le petit déjeuner préparé par sa mère, avec le grand-père, la grand-mère, l’oncle et la nièce. Une fois notre plat d’épices et un thé chaud ingérés, direction Delhi, sur le lieu de travail de notre hôte.
Gros contraste entre le cadre et le niveau de vie d’Atul et son activité quotidienne.
Direction Connaught Place, l’endroit chic de la ville, dans une galerie d’art. Atul y est responsable du restaurant. Il nous laisse dix minutes et réapparait en costume noir, cravate rouge et chemise blanche.
Faut savoir qu’en Inde les jobs ingrats, sous valorisés ou pénibles sont légion. La galerie d’art pour laquelle il travaille est une œuvre de mécénat d’un laboratoire pharmaceutique, c’est une sorte de caution culturelle pour eux. La rentabilité de la galerie est donc le moindre de leurs soucis. On peut le constater à la fréquentation du restaurant qui emploie donc Atul, deux serveurs, un chef et un commis, et reçoit en moyenne deux clients par jours. Ce qui fait d’Atul le responsable de restaurant le moins stressé du monde.
Après quelques jours en sa compagnie, et quelques plats indiens beaucoup trop épicés, nos intestins nous conduisent à l’hôtel pour les deux dernières nuits, afin de préserver les conditions sanitaires de sa salle de bains.
Puis, nous devons reprendre la route pour Amritsar, dernière ville avant la frontière avec le Pakistan.
Seul intérêt de la ville : un temple sikh ouvert 24 h sur 24.

Magnifique, mais franchement c’est comme toutes ces villes dont le seul centre d’intérêt repose sur un lieu de culte, elles sont surpeuplées, sales et bruyantes.
Comme l’aurait dit mon Julot, chuis v’nu, j’ai vu, j’me barre. Ce que nous fîmes dès le lendemain matin. Nous avons passé une nuit exécrable à cause de ploucs venus du fin fond de leur campagne jouer les pèlerins. Ils vont et viennent bruyamment, au milieu de la nuit, sans avoir conscience que d’autres gens peuvent éventuellement ressentir le besoin de dormir, de préférence dans le calme. Qui plus est, lorsqu’on sait que le temple Hindou situé à côté de l’hôtel va cracher dès 5 heures du mat’ sa musique à fond les ballons dans ses hauts parleurs coniques d’un autre âge.
C’est donc sur cette nuit enchanteresse que nous quittons en rickshaw la ville et le pays pour entrer au Pakistan.