Oui, mille fois oui, contre le cumul des mandats !

Publié le 01 octobre 2009 par Olivierrey

Ce soir, les adhérents socialistes sont invités à voter dans le cadre de la consultations militante pour la rénovation du Parti sur un questionnaire qui aborde plusieurs questions.

Parmi celles-ci, celle du cumul des mandats a justement été soulignée comme primordiale. Certes, le questionnaire ne propose « que»   l’impossibilité de cumuler, sans attendre le vote d’une loi,  un mandat de parlementaire avec une présidence d’exécutif local ou la participation à un exécutif (Vice-Pdt, Maire adjoint ).

Mais c’est déjà un pas en avant énorme vers le mandat parlementaire unique, et qui d’ailleurs explique sans doute pourquoi tant de grands élus cumulards du Parti vont trainer les pieds ce soir.

Le cumul des mandats, quasi-unique en Europe à ce niveau, est en effet une gangrène de notre démocratie. Pour ceux qui en doutent, je vous invite à lire ce petit essai (téléchargement gratuit)  publié à la Fondation Jean Jaurès : « Pourquoi il faut en finir avec le cumul« .

Au niveau du pays, il assure la survie éternelle des caciques et des notables et bloque durablement le rajeunissement. Il conforte la coupure durable entre des professionnels de la politique qui vivent de leurs mandats, en s’assurant des positions de replis ou des matelas de secours en cas de défaite.  J’ai perdu ma circonscription ? Il me reste ma mairie, mon conseil général, mon conseil régional…

D’ailleurs, dans la plupart des pays occidentaux, quand on s’est présenté une fois à une fonction élective et qu’on a été battu, on cède la place au suivant. En France, on se représente, on recommence et on s’acharne.

Sans oublier que qui dit cumul des mandats dit aussi cumul des indemnités. Il suffit de regarder le tableau des cumuls d’indemnités des élus du pays viennois pour comprendre ce que cela signifie, même à notre petit niveau local.

Au niveau du PS, ce cumul est aussi un facteur de blocage et de verrouillage  à tous les niveaux.

Les grands élus maîtrisent en grande partie les sections et les fédérations, non seulement par leur poids politiques mais aussi parce-qu’il distribuent les postes (assistants parlementaires, collaborateurs de cabinet…), maîtrisent l’expertise et divers moyens matériels (envoi de courriers, locaux, petits et grands services…).

En clair, on sait quasiment avant les votes quels seront les résultats en fonction de ce qu’auront décidé les « figures»  locales.

A partir de là, toute rénovation, toute idée nouvelle se heurte logiquement à l’inertie et la viscosité des systèmes en place. Non, les grands élus ne sont pas par nature conservateurs, mais confrontés à la complexité de la gestion de leur collectivité et de leur circonscription, ils sont logiquement enclins à privilégier la continuité sur les bouleversements et à surtout vouloir que le Parti ne vienne pas mettre de désordre dans les affaires « sérieuses» .

C’est donc tout à l’honneur du PS de continuer à lutter contre le cumul des mandats, lui qui a déjà fait voter les premières lois en ce sens (cela va sans le dire, la droite n’a JAMAIS  RIEN fait en ce sens…).

Ce soir, donc, rendons service à la rénovation démocratique !