Pink Floyd - Cirrus Minor

Publié le 01 octobre 2009 par Olivier Walmacq

Genre : Clip vidéo musical

Année : 1969

Durée : 5,20min

La critique de ClashDoherty :

En 1969, Pink Floyd se voit offrir, par Barbet Schroeder, la possibilité de faire la musique de son film More, film ultime sur les ravages de la drogue et la fin des idéaux hippies. More Soundtrack sort donc en cette année importante pour le groupe (un autre album, le double Ummagumma, sortira aussi en 1969, vous en saurez plus demain).
More Soundtrack est le premier album du groupe sur lequel le guitariste David Gilmour joue seul de la guitare - Syd Barrett ne faisant dorénavant plus partie du groupe.
L'album est un ajout essentiel au film, et le réalisateur, Schroeder, dira avoir été estomaqué par la capacité du groupe à composer autant de mélodies différentes en un aussi court laps de temps.
Il dira aussi avoir été obligé de baisser, dans le film, le volume de la musique, celle-ci tuant littéralement, par leur intérêt, certaines des scènes du long-métrage.

L'album regorge de grands moments, qu'ils soient instrumentaux (sur les 13 titres de l'album, 7 le sont) ou chantés : The Nile Song et Ibiza Bar, deux furies hard-rock (oui, oui, le Floyd a fait du hard-rock !)... Cymbaline... Main Theme... Quicksilver... Up The Khyber... et l'album s'ouvre sur le sépulcral et envoûtant Cirrus Minor, interprété par le bassiste Roger Waters (devenu compositeur attitré depuis le départ de Barrett).
J'ai décidé de vous proposer Cirrus Minor. Le morceau, assez long mais pas le plus long de l'album (5,20 minutes), démarre lentement, par des chants d'oiseaux.
On se croirait allongé sous un arbre, dans une prairie, au soleil, au petit matin, relax. Guitare acoustique qui arrive lentement, et la voix morne, atone, profonde et sépulcrale de Waters déboule, nous chantant lentement, d'une voix vraiment éteinte et étrange, des paroles parlant d'un petit cimetière près d'une rivière, à midi.
D'un homme se reposant auprès de roseaux, de saules pleureurs, d'oiseaux jaunes et gazouillants... et d'un mystérieux voyage sur Cirrus Minor, où il a vu des cratères au soleil. Allusion à un trip de drogue ? Comme dans le film (qui raconte l'histoire de deux jeunes gens se détruisant la vie et l'amour à grands coups de shoots d'héroïne, à Ibiza) ?

Cirrus Minor s'achève sur une mélodie hypnotique et limite inquiétante, totalement gothique, signée Rick Wright (claviériste, mort en 2008).
Le final de la chanson, instrumental, est en effet constitué d'un solo d'orgue pas vraiment religieux, mais totalement psyché et 'allume-gaz'.
Etrange, lourd de sens, limite oppressant, mais en même temps magnifique, ce morceau qui ouvre les 45 minutes de la bande-son du film est un des meilleurs du Floyd de la première époque (1967-1971). Un sommet hypnotique et sépulcral. 

Note : 20/20

In a churchyard by a river
lazing in the haze of midday
laughing in the grasses and the graves
Yellow bird you are not lonely
in singing and in flying on
in laughing and in leaving
Willow weeping in the water
waving to the river- daughters
swaying in the ripples and the wreaths
On a trip to Cirrus Minor
saw a crater in the sun
A thousand miles of moonlight later