Port de l’uniforme hors de l’hôpital: la FIQ vous retourne la balle

Publié le 01 octobre 2009 par Suzanneb

L’une de mes lectrice (appelons la Clau) s’inquiétait du fait que le personnel soignant peut porter l’uniforme hors de l’hôpital, augmentant ainsi les risques de propagation de divers virus, surtout en cette période de pandémie.

Elle a donc décidé de demander des explications à la FIQ (Fédération interprofessionnelle
de la santé du Québec).

Avec son accord et en respectant son anonymat, je vous colle ci-dessous la réponse de la FIQ à ses diverses interrogations. (c’est moi qui souligne)

Bonjour (Clau),

votre message nous saisissait de votre réflexion et d’une question eu égard à la transmission du virus A H1N1 à l’extérieur de l’hôpital par le personnel soignant, qui ne commandait pas une réponse dans l’immédiat.

Quelques éléments de réponse peuvent être donnés à votre question « pour quelle raison le personnel infirmier est autorisé à porter l’uniforme hors de l’hôpital ? » :

Comme vous le savez sans doute, le personnel infirmier se présente toujours, plusieurs minutes avant le début de leur quart de travail sur leur unité de soins, pour recevoir le rapport de l’équipe qui termine leur quart de travail et il quitte aussi l’unité, plusieurs minutes après la fin de leur quart de travail. Malgré plusieurs tentatives, ce temps travaillé n’est pas rémunéré par l’employeur. Le temps qui serait requis pour se changer en début et en fin de quart viendrait encore exiger plus de temps de présence dans l’établissement, au personnel soignant, sans que celui-ci soit reconnu par l’employeur. De plus, sauf à de rares endroits, les vestiaires du personnel sont localisés loin des unités de soins, souvent au sous-sol, dans des endroits peu fréquentés, pas toujours sécurisés, où les installations sont vétustes. Dans ces circonstances, le personnel soignant ne peut être contraint de se changer.

Il faut préciser que des employeurs fournissent au personnel de certaines unités de soins, un uniforme. Il s’agit d’unités de soins pour lesquels une certaine asepsie est requise ou qui présentent des risques importants pour le personnel d’être souillé par du sang ou des liquides biologiques. Le personnel doit alors nécessairement se changer à l’arrivé de leur quart et à leur départ. Dans ce cas, des facilités pour se changer sont souvent présentes sur les unités de soins ou près de celles-ci.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier, que depuis plusieurs années, les établissements ont ouvert leurs portes à la présence de membres de la famille ou de l’entourage du patient sur de longues plages horaires, quand ce n’est pas, à toute heure de la journée Ces personnes sont souvent en contacts étroits avec les patients autant, si non parfois plus que le personnel soignant.

Concernant le mode de transmission de la grippe, c’est principalement par la toux et les éternuements que cela se produit. Pour éviter la transmission du virus, les personnes infectées devraient porter le masque et limiter leurs contacts avec les personnes non infectées. Les personnes non infectées doivent porter une attention particulière au lavage des mains, puisque s’il est vrai que le virus A H1N1 peut vivre quelques heures sur le tissu, il peut vivre jusqu’à 48 heures sur des surfaces dures comme la vaisselle, les poignées de portes, un téléphone, une rampe d’escalier, une rampe d’accès dans un autobus, un comptoir, ect,. qui sont des vecteurs importants pour la propagation du virus.

Alors, comme on peut le constater, la prévention de la transmission du virus, nous concernent tous, citoyens et citoyennes, au quotidien. Des risques de transmission du virus sont présents dans notre environnement, particulièrement dans les lieux publics ou un nombre important de personnes porteuses de virus peuvent circuler et entrer en contacts avec des surfaces dures et les contaminer. La présence du personnel soignant dans les lieux publics ne doit pas être considérée comme un risque de transmission particulier. Le lavage des mains, éviter de porter les mains au nez et à la bouche et porter un masque si on se sent vulnérable ou si nous présentons des symptômes grippaux, sont les meilleurs moyens de prévention.

Espérant que ces informations répondent à votre questionnement.
Si vous le désirez, vous pouvez me contacter à ce sujet, au bureau de la FIQ à Montréal, au 514-9871141 poste 236.

Sylvie Bissonnette
Coordonnatrice
FIQ-Montréal
Sylvie Bissonnette
Coordonnatrice aux Services conseils
Fédération interprofessionnelle
de la santé du Québec- FIQ

Clau et moi nous croyons que Mme Sylvie Bissonnette (coordonnatrice pour la FIQ) trouve apparemment cette réponse convenable et l’a écrite en toute lucidité, en principe.

En période de pandémie, chacun est justifié de se questionner à ce sujet. Cette réponse est publiée dans l’intérêt public.

Si on  me demandait de résumer et d’analyser l’argumentaire de la FIQ je dirais:

En gros…

  • ce serait trop long pour eux de se changer de vêtements,
  • les personnes malades et leur entourage sont les principaux responsables,

Moins de malades en liberté == moins de propagation du virus. Logique !

On attrape la balle et on la lance chez vous.

Ne regardons pas ces détails vestimentaires du personnel infirmier, contentons-nous de ne pas fréquenter les endroits publics.

Aucun respect pour l’intelligence du public. Comme si on ne savait pas déjà que les personnes infectées peuvent transmettre le virus. À moins qu’il ne soit question de tous les embarrer dans un bunker… quel contrôle avons-nous sur le déplacement des citoyens ?

Il s’agit de trouver divers moyens pour prévenir cette propagation. Une mesure n’empêchant pas une autre de coexister.

Pour eux, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter : «la santé publique: c’est votre affaire!»