Insulter le Coran ? Plutôt supprimer le livre que des représailles

Par Actualitté
L'éditeur allemand Droste vient d'officialiser la nouvelle : un des ouvrages qu'il devait publier sera tout bonnement annulé. L'auteure, Gabriele Brinkmann, qui avait rédigé To WHom The Honor is Due, a refusé de modifier plusieurs passages, notamment l'un de ceux où un personnage fictif tient des propos injurieux contre le Coran.
La raison qui aura poussé l'éditeur à supprimer ce livre de ses parutions est la même que celle qui avait fait scandale autour de The Jewel of Medina l'an passé : la peur de représailles. C'est alors l'éditeur Random House qui avait décidé de ne pas faire sortie l'ouvrage, sur les conseils idiots d'une universitaire, considérant qu'il se trouvait dedans des éléments bien pires que les Versets sataniques de Rushdie, lequel avait également dénoncé cette affaire.
« Après l'affaire des caricatures de Mahomet, on sait qu'on ne peut pas publier des phrases ou des dessins qui diffament l'islam sans prendre un risque pour sa sécurité », explique Felix Droste, gérant de la maison. On se souviendra longuement des fameuses caricatures et de la campagne qui s'en était suivie, où les musulmans clamaient leur indignation.
La presse allemande sanctionne vivement le geste de l'éditeur : Un éditeur s'auto-censure, titre-t-on, ou encore Peur d'attaques islamistes. Les critiques fusent également de ce que la maison n'assume pas et fait des courbettes à l'extrémisme, tout en restreignant volontaire sa liberté d'expression. Elle aurait même reçu des menaces de la part de groupes d'extrême droite, qui l'assimilent à des partisans de l'islamisme.
Voilà un nouvel exemple de cette culture de la peur que cultive l'Occident, ainsi que la décrivait l'auteure de Jewel of Medina. « C'est un triste et dangereux signe. Il semblerait que nous vivions dans une culture de la peur et je pense que cela menace notre liberté d'expression en Occident. »
Si la porte-parole de la maison, Nora Tichy, estime qu'ils ne souhaitent pas offenser de groupes religieux, on ne peut que regretter que les maisons, en proie à l'angoisse de représailles, fassent le jeu de la terreur et s'inclinent, dans un pays libre, devant les menaces de groupuscules.
Qu'ils nous l'envoient le livre, on se débrouillera pour le publier.