Rien de personnel

Publié le 06 octobre 2009 par Lorraine De Chezlo
de Mathias Gokalp
Drame - 1h30Sortie salles 16 septembre 2009avec Jean-Pierre Daroussin, Denis Podalydès, Zabou Breitman, Mélanie Doutey, Bouli Lanners, Pascal Gréggory, ...
Un château, une réception, de l'alcool, des cols blancs, beaucoup de cols blancs qui semblent travailler dans le même groupe, et aussi des gens habillés en rouge. Des personnes tendues, une jeune cadre qui se met en condition pour être irréprochable dans le face-à-face qui s'annonce, un homme qui s'habille dans les toilettes en répétant, mal assuré, des "Bonsoir"... C'est une soirée de "speed-recrutement" ? D'entretiens annuels ludiques ? De jeux de rôle ? Au fil de la soirée, des comportements trahissent les employés, et bientôt la terrible rumeur va se répandre...
Hou là ! J'ai eu très peur. Quand le film a démarré, que certaines répliques sonnaient un peu faux, que les rôles n'étaient pas clairs, j'ai eu peur de regretter la séance. Mais que nenni. Certaines scènes se répètent un peu plus tard, et parce qu'elles sont tournées sous un autre angle, ou parce qu'elles apparaissent dans leur intégralité alors qu'initialement elles avaient été tronquées, on progresse dans la compréhension de l'objectif machiavélique de la soirée. Ca rappelle un peu l'excellent La Méthode, de Marcelo Piñeyro.

Rien de personnel est un premier film qui, malgré quelques imperfections techniques comme la qualité du son ou les scènes qui se répètent mais pas à l'identique (pourquoi ?), joue avec le spectateur grâce à un scenario sophistiqué et assez ludique. J'ai beaucoup aimé être prise au piège de cette soirée de pseudo coaching, de dénouer peu à peu les mailles du panier de crabes. Et puis aussi de voir et d'entendre Pascal Gréggory, en patron diabolique, chanter des textes mielleux de sa voix grave...

Bien sûr, la cruauté de ce petit microcosme d'entreprise n'est pas sans résonnance avec l'actualité sociale. Une société écartelée entre le règne des loups aux dents longues et leur management sans concession, et l'autre vie, la vie personnelle, celle qui nous demande de garder notre souffle...

A malin, malin et demi. Et à malin et demi, malin trois-quarts... Un scenario ingénieux !

"Bas les masques" - BMR & MAM
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